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La première vit sur l’orme, dont elle déforme les feuilles par sa piquure.

La seconde occasionne sur les feuilles du même arbre des vésicules. Comme M. de Réaumur a traité fort au long de cette espèce, & que nous avons donné un extrait de ses observations ; nous ne nous arrêterons pas à celles de M. de Geer.

La dix-septième espèce vit sur le sapin, & en piquant le bourgeon, elle occasionne une galle à plusieurs loges d’une construction singulière. La description de cette galle est un objet qu’il faut lire dans le mémoire même. M. de Geer conclut de ses observations sur cette galle.

1o Qu’elle est produite par des Pucerons.

2o Que les jeunes Pucerons qu’on y trouve, doivent tous leur naissance à une mère qui les a mis bas au pied de la galle, sous la forme d’œufs dont ils ne tardent guère à sortir.

3o Que la galle est toute formée avant la naissance des petits Pucerons, & que, par conséquent, c’est à la piquure de la mère seule qu’elle doit son origine, & non aux piquures des petits… Avant de leur donner l’être, la mère leur prépare donc un logement nécessaire & commode.

4o Que la mère meurt & se dessèche après avoir achevé sa ponte.

La suite des observations apprend, que les Pucerons mères, auteurs des galles au printems, nées en automne dans de pareilles galles qu’elles ont abandonnées, passent l’hiver attachées aux branches du sapin ; qu’elles résistent à la rigueur du froid ; que leur développement ne se fait qu’au printems, & qu’alors elles occasionnent les galles dont il est question.

4e Mémoire.
Des Faux-Pucerons.

Ce sont les Chermes de M. Linné, les Psylles de M. Geoffroy ; ils ont beaucoup de rapports par leur forme, leur grandeur, leur lenteur, par les touffes cotonneuses dont ils sont souvent couverts, avec les vrais Pucerons ; mais ils en diffèrent par des caractères notables, & en particulier par leur manière de vivre & de se reproduire.

Caractères de ce genre.

Tous les faux Pucerons deviennent aîlés après avoir changé de peau une dernière fois, ils sont ou mâles ou femelles. Ils s’accouplent après avoir acquis des aîles, & les femelles sont ovipares ; ils ont les pattes postérieures propres à sauter, & ils exécutent des sauts qui les ont fait nommer par M. de Réaumur Mouches sauteuses.

M. de Geer s’est assuré qu’une espèce de faux Pucerons qui vit sur le saule, passe l’hiver sous la forme de Mouche dans quelqu’abri qu’il n’a pu découvrir, que les faux Pucerons en sortent au retour du printems pour s’accoupler, & qu’ils déposent alors leurs œufs sur les branches des arbres dont ils tirent leur nourriture ; il conclut de cet exemple particulier pour le genre entier, & se fonde sur ce qu’à l’automne toutes les espèces sont aîlées, circonstances avant laquelle elles ne se reproduisent pas. Il pense que sa supposition doit être admise, jusqu’à ce que l’observation ait appris des faits contraires.

Les faux Pucerons sont assez nombreux en espèces, quoiqu’ils ne le soient pas autant que les vrais Pucerons. On les trouve sur beaucoup d’arbres & de plantes. Mais en particulier sur le buis, le poirier, l’aune, le frêne, le bouleau, &c.

Description de trois espèces.