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DISCOURS SUR L’OBJET DE LA MORALE.

qui le trompent & l’égarenr, nous ne pouvons opposer que des instructions meilleures que notre sentiment approu e d’une manière plus intime Sc que notre raison conçoi’ touj tirs mieux en s’exerçant. Mais to.s les ho i mes ne peuvent Sc ne savent pas comp.rer entre elles des inst ucti’-ns diverses Sc choisir les meilleures. A’ssi la plupart r st..nt-ils livrés i des préjugés plu** ou moins funestes à leur bonheur & à la paix de la société ? N JUS n’avons donc pas des moy.ns éga x de suivre dans toute son étendue T. ttide de nos c.evoirs, plusieurs circonstances d nt nous ne sommes pas les maîtr s dévelop ; ent p us ou moins en nous les penchants favorables à la Mor. le, nous lailsent plus OJ moins la faculré de les diriger par la réflexion, nous environnent d’instructions plus ou moirs sages. Aussi le bonheur ik la vertu ne (ont-ils pas distribués également entre tous les hommes. Mai* lepius souvent ce sont eux mêmes qui n g’igent de profiter des moyens de se perfectionner qu’ils ont en eux & auto r d’eux ; cet ave glement vo lontaire est coupable. La conlcience punit par le remords des fautes qui ne paroisscnt tenir qu’à l’inconsidération ; souvent aussi ceux qui paroilsent privés des moyens de suivre cette étude en posíédent plusieurs qui suffi sent pout les guider La feule règle que nous ayons pour juger des pr.’grès qu’on a fau dans la Morale ; c’est d’observer (’influence qu’ell a sur la conduite. 11y atant de différence entre approuver les principes de ia Morale Sc en avoir un sentiment profond, que 1 s actions feues peuvent faire connoître à quelle profondeur ils f nt entrés dans lame. Quand nous voyons ce qui arrive fréquemmenr, des hommes privés d s ressources qu’une grande civilisation nous procure, nous mon trer des vertus plus constantes, plus liées entre elles que notre conduite ne peut leur en offrir ; gardons nous JÉfcconciure qu’un instinct de faveur les a dirigés. Ilsont peut-être fait dans la réalité beaucou p moins d’efforts que nous, m9Ìs ! es leurs enteû plus de force, ils ont peut être été moins aidés de secours & d’inltructions, mais ils lont plus tenues en euxj mêmes, ils ont eu moins a combattre d’erreurs Sc de penchans vicieux, mais leur éducation, leur situât on en av ient moins fait naître ou développé eu eux Gardons nous anúide condufe que les travaux que ous avons faits, que les instructions diverses que nous av, >ns recueilles ou compaiees, fuient des moyens infructueux, nous devons obserec que ct-t’e même eniisation qui nous les procure, nous environne d’un aune cô ; c d’eneurs & de prcjugfs qu’elle feule peut combattre, nous devons reconnoître que ces moyens n’ont eu si peu d’effets fur nous que parce que nous n’avo s fait encore uul uíage de ceux qui font en nos mains. La Morale est une scien e, puisqu’elle suppose nécessarenent une étude, puisque ss dévelopemens sont successifs Sc le prix de l’applicarion ; mai que c nom ne nous trompe point & far tout qu’il ne nous po.te point à comparer fa méthode, ses principes & ses effets avec ceux des autres sciencts. Dans toutes cell s que l’esprit humain a créées, les inventeurs, ont tracé des méthodes qui depuis ont été perfectionnées , mais qu’il est essen iel de connoître : telles lont fur-tout les sciences de calcul. Au contraire la Morale, fans doute, parce qu’elle est pour nous d’un ufige continuel Sc indispensable u’a pointd’inventeurs , n’a point de méthodes particulières, les elémens nous en font connus dès que nous faisons le premier usage de notre réflexion. II n’est aucune science qui n’ait pour méthode de faire sortir de quelque vérité connue d’autres qui en dépendent. Le meilleur moyen de s’assurer de la liaison intime de plusieurs vérités, c’est de ne supprimer aucune des idées intermédiaires qui nous conduisent à la découverte de celles qui paroistent les plus éloignées. II est quelques sciences qui laissent l’esprit assez froid & maitrilent allez son attention pour qu’il puisse suivre rigoureusement celte méthode, celtes ci offrent les démonstrations les pius exactes. II en est d’autres où l’esprit est porté, soie I-iiiiz


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