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DISCOURS

par une impatience naturel’e Sc invincible, soit par une habitude qui lui a été imprimée , à s’afíranchir de cette méthode scrupuleuse. Celles-là font sujettes à bien des erreurs si leurs principes ne font pas de nature à être saisis facilement , si on ne leur donne pas une attention force Sc continuelle qui puisse les lier. La Morale a les inconvéniens de cette dernière forte de science, elle nous entretient d’objets si importans, qu’elle préocupe notre .e sprit avec trop de force à chaque instant, elle nous retrace c.Jes impressions vives & profondes qui ont fait ou qui ont troublé notre bonheur. Elle est d’un usage si continuel pour les hommes mêmes qui l’aiment Iç moins, que norre esprit a l’habitude de passer rapidement d’une proposicion à une autre qui en est une conléquence très-éloiguée ; mais comme ces principes font fondés fur des sentimens purs qui subsistent le plus habituellement dans notre cœur, nous n’avons à craindre le danger de suive des priniipes faux & contradictoires que lorsque notre ame abandonnée trop long temps à des penchans vicieux, a déja altéré la force bc ’ Phonrêtecé de notre esprit. La plupart des hommes ont ©rdinairement l’e prit julle, mais ils ne l’ont pas également attentif ; engagés dans des erreurs qu’ils on la facilité de recoi noîcre & Je les réparer quand ils veulent en avoir la force & le courage. ’ Tout homme qui veut faire de la Morale une étude sérieuse, sent le besoin de s’appmer íur des principes qui portent dans son ame u e conviction douce & prolonde, autre ment il est averti par le sentiment amer qui accompagne toute-, ses fautes, qu’il le trompe Sc. qu’il a pus une fuisse voie. Plus notre attei tion est i onstante, plus elle nous ramène à une méthode exacte. Nous apprenons à nous renire compte de’cs idées intermédiaires que noire elput lï’apperçoit point dans fa première impétuosité òc qui so., 1 le hen íeciet des ventés les plus importantes. Chacune dss autres sciences se divise en plusieurs parties, dont l’une n’a pas une liaison nécessaire avec les autres, donc une feule peux occapér & absorber 1 actention de celui qui s’y livre. La Morale ne se divise jamais que pour la facilité de l’e’prit qui a besoin d’en considérer les parties successivement. DES PROGRÉS DE LA MORALE. En rendant compte Áes progrès de la Morale & des travaux de ceux qui ont le plus enrichi cette science, nous ne nous aí’ujétirons point à lier ce tableau à l’histoire, à montrer la manière dont les fondateurs de religion., dont les légistjteursont respecté ou méconnu ces principes. La Morale a long temps régné fur la terre, mais fous des noms déguisés qui la faisoienc méconnaître ; les religions obi gces de se conformer à ceux de ces pré- » ceptes que la nature a gravés le plus impérieusement dans le cœur de l’homme , les ont fans celle altérés par le mélange de toutes les superstitions, par la consécration de tous les préjugés favorables á l’ambirion « Sc à la. perfidie de leurs prêtres. Les législateurs oa, pour mieux dire, >estyrans des peuples fidèles, à étabhr un concert entre l’aucoricé religieuse & la leur, n’ont rappelle de la morale que les principes utiles à l’allujerillement qu’ils médiraient. Si quelques sages parmi eux, (ì des Zoroastrcs & des Confucius en n’écout mr que la voix de la nacu.e 6c de la raison, n’ont voulu faire respecter qu’elles, b emôt leurs successeurs & leur— ministres ont altéré le dépôt précieux qui leur écoi.t confie. Au m lieu de l’allujetúlement uni— ersel, deux contrées dest nies á la guerre par le foin de leur conservation , la Grèce & Rome ont été successivement l’aíy’e htureux de la morale & le théâtre des vertus qu’elle pieícrit chez les grec :.. La religion n étoit en quelque lorte que le fruit de rima^inaiiou des poètes & ne produisoit d’autre ester que celui ». d’animer davanuge celle de ce peuple. La Philosophie ypénéira à laide de cette ardente curiosité qui la portoic vers toutes les sciences. Li Philosophie y précéda en. quelque lorte’es loix. Licurgi>e avoic établi les siennes après avo*r médité profondément