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DISCOURS SUR L’OBJET DE LA MORALE.


Yépand également cecceombre défavorable fur leur vie, n’a pu enlever au moins à Cicéron la gloire d’un des plus grands bienfaics qu’ait reçu Rome. Sénèque est resté avec la feule gloire de ses écricsqui levengenc& le défendent assez de couc ce qu’on ose lui imputer. La Philosophie a été pout Tua & l’autre un asile bienfaisant qui a donné des jours sereins à leur vieilleste. Tous deux environnés du spectacle des vices triomphans, ont osé s’occuper de Ia perfection qui comientà l’homme & au milieu des tempêtes affreuses qui troubloient l’u ni vers, tracer le modèle du sage. Sans doute , il n’appartient qu’à des génies profonds de savoir pénétrer tout ce que la nature a déposé de sentimens nobles & vertueux dans le coeur des hommes, tandis qu’on les voitvictimes^e toutes les passions, de tous les excès. Rien ne prouve mieux combien elle est faite pour triompher d» leur influence & pèuc-ècre pour les assujettir un jour à ses profondes combinaisons. Les écrirs philosophiques de Cicéron, font tous les productions du loisir & ils en portent l’empreínte facile & natutelle. Il est guidé dans ses.recherches de la vertu par les écries des anciens Philosophes, parmi lesquels il puise également, sans aucunes des Íirévencions de leurs sectateuts. Il a de plus e gtatid avantage d’avoit fans cesse prélens à la pensée les exemples des romains les plus vertueux, que lui-même a connus , a chéris, ou dont il a reçu dans fa jeunesse la tradition la plus vive & la plas fidèle. Lame du romain se montre par-tout à côté de celle du philosophe. Cependaut malgré les grands traits répandus dans ses ouvrages, malgré le sentiment pur & élevé qui les a dictés, malgré lé style aimable qui les embellit j ils n’offrent ni la profondeur, ni cette énergie soutenue qu’une ame accoutumée aux grandes leçons de la morale, a besoin de rencontrer. Trop souvent* il montre dans ses pensées morales aucant d’indécisions qu’il a montré d’irrésolucion dans les dernières années de fa vie.Le scepcicìsme toujours si sage dans toutes les questions qui semblent confondre i’esprir humain est toujours dangereux en morale , puisqu’elle consiste qu’en des règles certaines fondées fur des observations exactes. Enfin Cicéton paroîc trop souvent emprunter ses pensées, Sc la morale a besoin d erre appuyée sur un sentiment plus approfondi. Cependant les ouvrages de Cicéron auronc . toujours les plus grands charmes pour une ame vertueuse, ou disposée à la verni. On n.’y puise que des émotions délicieuses , & c’est ainsi que la vercu a besoin d’être exprimée. SENEQUE. On peut observer en lisant ISS écrits des anciens, & lur-tout ceux de Seneque, que leur Philosophie avoit un objet tout-à-fait différent de la nô.re. L’idée qu’ils se formoient de la sagesse, étoit haute & sublime. Mais elle leur paroistoic absolument incompacible avec les penchans, les préjugés Sc même les occupacions du commun des hommes ; la sagesse, telle qu’ils la conce-, voient, leur paroissoit exiger rout le dévouement d’une ame généreuse Sc d’un esprit éc’airé. Leurs leçons, leurs préceptes dont la sévérité semble aujourd’hui confondre nocre foibleste, n’écoient adressés qu’à un petit nombre d’hommes rares qu’ils jwgoient dignes de les encendce , les modernes au contraire qui, au moment où ils ont été rappelles à s’occuper du bonheur dâs hommes & des sociétés,, ont trouvés établis les moyens les plus heureux de communication, ont conçu le dessein d’appliquer immédiatement toutes les vérités de la morale au bonheur de l’humanicé. Ce dessein les a conduits d’abord à accaquer par degrés les préjugés les plus funestes à la sociécé. Ils n’ont pas eu l’espoit de se faire entendre du vulgaire, mais de tous ceux qui ont de l’empire fut le vulgaite. L’objet des modernes a donc été. plus vaste & plus utile, eux seuls ont connu la route qui peut lentement conduire la Philosophie à la conquèce de l’univers eux seuls ont compris que la source des malheurs Sc des vices des nations civilisées naissoic le Kkk kk