garde à ne pas les confidérer exclnfivement ; à forcé de fe pénétrer de fon fnjet, on :
parvient à ne plus croire qu’à fon importance, on le met au deffus de tout ; & û
cet etfet eLl bon pour l’éloquence, en matiere de fentiment, il eft infiniment fautif en
adminiftration comme en politique, ott rien n’eft ifolé, où rien n’exilie que comme
rappon, ~ où rien_ ne peut être jugé que fur le plus grand bien commun, feule
mcfure de tontes chofes. Par exemple, perfonne ne doute de l’utilité des manufactures
& du commerce dans un grand état, pour l’accroiffemem de la population &
~ la ~iche1fe ; ptrfonne ne doute’iue l’indufttie particuliere à Lyon, comme le négoce
qui a rendu cette ville fi 8oriifante, ne méritent faveur & proteélion : mais il ne fanc
pas que les avantages qu’on leur accorde foient nuüibles à l’agriculture.i & il feroit
..angereux de fe perfua : ier que les artifans font néce1faires aux cultivateurs pour les
~re fubfifter. Si l’on n’envifageoit que le bonheur individuel du cultivateur, on ne
feroit pas de vœux pour le fontien des atteliers : on ne verroit prefque, dans Iea
produits dea arts, que luxe, molle1fe & corruption ; & le colon qui laiffe la charrue,
~rfqn’il pleut ou gele, pour ourdir une toile groffiere, tiifer un fàrdis ou une bure •
que fa femme on fa fille a filée, ou pour faire une paire de fabots, fuffiroit à toute la
famille, aideroit encore fes voifins, qui lui donneroient des bas on un bonnet en
~change. En excitant les arts & Contenant les manufaétures, qui multiplient ! es relationa
& les joui1fances, ne nous laiffons.Pas éblouir p.l1’cette fplendeur qui aaît du com~~ce, & dont les exemples, cités par l’auteur, pourroienc être tournés contre lui.
Carthage fut vaincue par un peuple pauvre, qui dédaignoit le commerc~ & les commCTÇants ;
la brillante Athenes fubit le même fort ; la riche Venifé ne feroit plus
comptée parmi les puiifances, fi elle n’aveit que fon commerce pour· fe foutenir •
Amjlerdam feroit réduite au néant en pen de mois, fi l’on mettoit one Rotee en croi~
flere au Texel ; enfin lAndres n’eft ce qu’eUe cft que parce qu’elle a un grand territoire ;
parce que Ja cultare y eft mieux entendue que nulle part, parce que toutes les loix
111i régiffent cet empire, l’one eue pour premier objet, qu’elles l’ont toujours confidérée •
cette culmre, comme la bafe de toute force, de toute richelfe, de tonte fplend~r •
•i ne fuffent pas précaires, comme celles de Carthage, d’Athenes, de Venife, fans (on
territoire, ~ fur-cout d’Amfi : erdam, la ville du monde donc le fort fera toujoun le pfus
incertain, précifément parce qu’elle n’a pu & fu avoir que le commerce en. vue. Si le
pand Sui ! J a eu raifon, comme le dit M. de Montluel, d’appeller Lyon la port1
tlorle Je la France, on pourrait, avec la même raifon, appeller Londres la pone J’or
Je r.Ân81ete"e ; car Londres’confidérée dans l’enfemble, & comme la tête ~D
grand corps bien organiîe, eft à Lyon, dans fes petits rappom avec le relle de la
France, à-peu-près comme la réalité à l’apparence ; comme. le centre d’un grand
• mobile, le point d’appui d’une force immenfe, à an mécanifme ifolé, qui peut être
10elqaefois d’une grande utilité, mais qui n’eft jamais d’une néceflité abfolae.
Si donc on P’:’Opofoit, pour la rellauration des manufaélures de Lyon, & la dimi~ àution des charges de ce ! te ville, le reverfement d’une partie de ces marges fur la &otil&sé de Ja Dation,. il et au moim douteux’jlC çe JI’W.f.ell tùt jutle.4% bou ; car