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ET SUPPLÊJ.fENT.

xxiij

SUITE DE L’ERRATA

DU DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

P .A G ~ xv ;, ügru 39 , • • • amenerent parmi nous, lift{ : ramenerent. ( 1 ) ( 1 ) J’aurois beaucoup de fautes à corriger , li je relevois toutes celles d·orthographe, les mots déplacés, la ponéluation changée : je ne m’y arrêterai pas ; mais il en eft , telle que celle-ci , qui ôtent le fens de l’auteur & le font déraifonuer. Qui ne fair , d’après Montefquieu, ( EJPrit Ju loix, liv. xxx (} xxxz, ) quand & comment la féodalité s’introduilit en France 1 Qui ne fait comment il faut la conlidérer fous ces brigands qui ravagerent le monde, en cbafferent de plus anciens qu’eux des Gaules, y pillerent les biens qu’ils fe difpurerent enfuite , en conduifant les peuples, fe fervant d’eux, trafiquant de leurs perfonnes & les traitant comme de vils troupeaux 1 Qui ne fait que ces biens & ces hommes furent alternativement la proie de la féduéiion & de la violence des gens d’églife & des gens d’armes ; & qu’entreux, & les uns contre les autres, ils n’aient fait cent fois s’entr’égorger le peuple, toujours hébêté , pour prendre, reprendre ou conferver ces biens ufurpés 1 On fait autli que la fùibleffe de quelques princes , qui les obligea de vendre une partie de leurs biens & de céder une partie de leur autorité ; que la fàgetfc de quelques .tutres , qui compterent les hommes pour quelque chofe , & de fe les attacher pour beaucoup ; que quelques lumieres enfin , dont le premier rayon , fouvent obfcurci , avoir paru fous l’empire de Charlemagne, & qui fe répandirent , adouciffoient cette féodalité alriere & brutale , & tendoient à remettre quelque é~alité l’armi les hommes, lorfque les croifades , qui devoient procurer tant de ricbelfes aux prêtres , ferv1r lC5 haines & les vengeances dC5 princes les uns contre les autres • excitées par ceux-ci , prêchées par ceux-là , après :tvoir fondu en Afie les hommes & l’argent de l’Europe , ne ramenerent guere dans cette partie du monde que quelques fcélérats enhardis au crime , illuftrés par leurs crimes mêmes , & dont la vie , le ! mœurs, l’ambition & les violences furent plus funeftes à la France que ne l’avoir été nuUe part le bri~andage des Huns.

Ces malheureux croifés , que le meurtre & le brigandage n’affouvirent point, ~ qui le~ miferes & la mort de leurs freres ne furent d’aucun exemple , que tant de punitions méritées ne réprimerent jamais : ces opprelfeurs des hommes , ces fléaux de la terre , rapporterent en Europe un efprit dur, un cœur dominant , une ambition altiere que donnent les armes ; cette pente à l’injuftice , à la violence , à l’ufurpation , qui réfultent d’un pouvoir Cins frein & d’une indifcipline fans borne. Ils faccagerent les pa y~ par où ih palferent , s’emparereot de ceux qu’ils pure11t envahir ; & modifiant , fuivant les circonftances , la foif de pofféder & dl ! commander , tantôt aidés du pontife & des prélats , comme en Sicile, tuerent ou chafferent tous les propriétaires 6c fe partagerent tous les llieas ; tantôt, comme en France & ailleurs , affez forts , ils redépouillerent les foibles. JI n’y eut plus d’exiGence civile & morale que . poor les grands, le cler&é , la nobleffe & le prince. Le peuple redevint une bête de fomme qu’on avilit & chargea à fon gre.

C’efl alors qu’on fe trouva replongé dans la mifere & couvert d’opprobre ; que la tyrannie des grands k l’aviliffement du peuple fe remontrerent avec le plus de violence & de honte ; 6c c’eft dans ce fens qu’on a dit que cc les· croifades , aufG funefles à l’Occident que la guerre de Troye l’avoir été à la " Greee , ramentrtnt parmi nous , avec les vices & les maladies, la féodalité , qui nous jeta dans une , ignorance tout autrement brutale que celle des Pélage5 au temps d’lnachus. n