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BLA.NCH1SSAGE.

JE n’ajouterai ~ ce mot, quant au blanchime11t 1 destoiles, (tom. 1 ,pag.6o- 72.,)quequelques obfervation~ que je placerai à la fuite de la notice d’un ouvrage anglois , inféré dans les Memoirs of literary and philofophical [ociety of Manchefter, &oc. cité dans l’EJPrit des JOUmauz, ( décemhre 1786, pag. IIS , ) où l’on en donne l’idée fuivante , fous ce titre : ObforYations fur l’ufage des aciiks employés pour blanchir les toiles , par le 1doéleur Eafon , lues le 1 aoz1t I78J..

" L’intention de J’auteur, dans ce petit ouvrage, ., eŒ d ;: recommander aux blanchi !feurs d’employer ., l’acide muriatique, au lieu de l’acide vitr~oliquo, " parce que ce dernier nuit ~ la toile , <lans la- " quelle il introduit une matiere félénétique que n l’acide muriatique ne produit point. " Quelle que foit la quantité de matiere ter- " reflre dont il caufe la di !folution , il efl facile ., de l’enlever avec de l’eau pure : & : , ce qui " fortifie cerre conjc :élure , c’efl le foytux de la " toile. De plus, il faut tàire attention que l’acide " muriatique fe vend préfentement trois fous ( &’f. " de France) la livre, tandis que l’acide vitriolique " commun fe vend quarre fous & demi , ( 9 fous de " France, ) <JUe l’acide muriatique communiquera " en proportion plus de qualités acùles , que " l’acide virriolique ; d’ailleurs , il efl très- pro- " hable qu’il vaudra mieux pour blanchir les toiles·. " Ainfi les blao.chi !feurs feront bien d’en tenter " l’e !fai. ,

On lit dt~ns un mémoire de M. Berthollet , ( ]oumal de Jlhyfique , mai 178S , ) fur l’<~cide marin déphlogifliqué : " Mrs. Scheele & Berg- " man ont . obtèrvé qu’il blanchi !foit les couleurs " végétales ..•• J’ai dit que les couleurs végé- " tales , détruites par cet acide , n’éroient point " rétablies par les alkalis , & : même que les alkalis " fixes , m. :lés à la liqueur , favorifoient leur " dellr11élion. " ( Ce n’efl pas dans ce mémoire que .M . Berthollet a dit cda, ) •••• " La toile " qui a féjourné quelques. heures dans lu pro- portions indiquées d’acide marin déphlogifliqué ,, & d’alkJii fixe , a pris un blanc femblable .à " celui qu’on peut lui procurer par l’expofition à , l’air, dont ou fait ufage dans le blanchiment " ordinaire. , ( Ces proportions ne font pas non plus indiquées dans ce mémoire ; & je ne !àis <le quel ouvrage de M. Berthollet , quelques journalifies ont tiré le procédé fuivarit : ) Prene{ une ùmi-ence de ftl d : tartre que vou1 foret dij[ou-Tome II. Partie II.

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dre dans troisJ pintu d’eau : trempet tLzns cette liqueur le fil ou la tt~ile que vou1 voudret. blanchir ; Go aprAs l’avoir légirement tordu, plorzgt{le Jans l’aciik marin diphlogifti9.ui léginmenl /tendu d’eau, où vous le laiJJeret l’eJPace d’ÙTU heure ; reùret-le alors du vaijJeau , & le faite• ficher à l’air : s’il n’eft pas foffifamment blanc • vous riitéreret. l’op/ration.

J’ai renté ce procédé , je l’ai retourné de toutes les façons : il ne m’a jamais réutli. 1°. Le blanc qui en réfulre n’efl jamais un blanc fin : les toiles, fil & coron en fartent toujours barrés : le fil de chanvre ou de lin écru, réfi !le long-temps à cet agent , plus qu’il ne faut , je penfe , pour qu’il n’en foit pas altéré. 1Q. Le procé :ié eŒ difficile à pratiquer en grand : la manipulation , moins réguliere pour cbaque partie , expofe celles qui font recouvertes par· des plis , tandis que les autres font librement & uniformément trempées 011 frappées de l’air , à être ondulées , ou inégalement blanchie~ par plaques ; l’évaporation , 011 évent de la mariere , étant plus rapide que ne peut l’~rre une manipulation générale & uniforme. Il en eft de ces manieres de blanchir , comme des ellàis en teinture ; on ne deit pas lè lailfer aller fi promptement ~ conclure du réfulrat d’un échantillon , à la pratique en grand. Tous les jour~ nous voyons fortir du · poëlon ou d’un verre à . boire, d’alfez jolies couleurs, qu’on n’etl jamais venu à bout d’exécuter dans la cl.taudiere ni dans la cuve ou le baquet.

Le Courier de l’Europe, dans lequel on trouve ce procédé d« : blanchir la toile , a dit qu’on en avoir fait l’effai en Angleterre ; & : je ne fais dans quelles affiches on lit , que de la toile ainfi blanchie, en dix heures de temps, A’éroit pas plus altérée que par la méthode ordinaire. Le fair ell cependant qu’on ne fauroit citer un établilfement en grand , formé nulle part, de cette maniere de blanchir les toiles. Quoi qu’il en foit, voici quelques réflexions fur l’art du blanchiment des toiles ou éroff. :s . Je les tiens du doéleur Willer1noz , célebre médecin de Lyon , à qui j’uois fait la queflion fuivante : cc Peut-on blanchir en peu de , temps & à peu de frais les matieres premieres , ou les rilfus fabriqués avec ces marieres avant " leur blanchiment 1 ,

Réponfo. L’on blanchit fuivant trois procédés, & par trois agents diffC :rens , l’air , les acide~ , les alkalis. Chacun de ces procédés peut s’améliorer. l’on ne blanchit à l’air, la cire , ainfi que les .

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