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ANE

cylindre à trois pouces de diamètre, & il eſt ſurmonté d’une boule B, au milieu de laquelle eſt un reſſort dont la force eſt connue, de la même manière qu’on connoît celle du reſſort d’une petite romaine. Sur la boule eſt attachée une plaque de fer ou de cuivre C, verticalement, haute de ſix pouces, & longue de huit ou dix pouces, & à laquelle le reſſort est fixé ; elle tourne librement ſur la boule au gré du vent. Une girouette D fait tourner le cylindre ; afin d’écarter la pluie, on la couvre d’une eſpèce de couvercle en entonnoir dont les rebords ſont en E E. Dans l’intérieur du cylindre eſt un fil de laiton fixé au reſſort renfermé dans la boule, & à l’autre extrémité, on ſuſpend un index F qui gliſſe ſur la règle graduée G, attachée au cylindre, pour faire connoître la force du vent. Cette graduation doit être relative à la force du reſſort dont on a précédemment réglé les différens dégrés avec des poids d’une peſanteur connue.

Anémomètre du P. Beaudoux, de l’oratoire. Cette machine ſimple & ingénieuſe conſiſte en une table Α B N D N, ſur laquelle ſont tracées trois circonférences concentriques formant deux rigoles. Chacune de celles-ci eſt diviſée en ſeize ou trente-deux caſes, & chaque caſe eſt taillée en plan incliné, afin que le ſable ne puiſſe pas s’arrêter. Cette table ainſi diſpoſée eſt ſurmontée d’une verge de fer poſée verticalement dans une crapaudine E, & aſſujettie en I dans un collet de cuivre. G H, girouette fixée en haut de la verge de fer E F ; elle a une queue H, qui ſert à faire équilibre. M M eſt une traverſe élevée d’un pied ſur la table. L L, deux vaſes de fer blanc ou de verre, placés aux extrémités de la traverſe, & percé au fond P. On y adapte un tuyau P N de même matière, aſſez long pour atteindre, à quelques lignes près ſur la table. Ces tuyaux ne ſont pas verticaux, mais l’un répond à la rigole intérieure, & l’autre à la rigole extérieure ; on a mis deux vaſes afin de conſerver l’équilibre.

Si ces deux vaſes ſont remplis de ſable, il coule dans les caſes correſpondantes aux vents indiqués par la girouette : on ſaura donc quels ſont les vents qui ont régné, en examinant les caſes qui contiennent du fable ; & celles qui en contiendront le plus, indiqueront les vents qui ont dominé. Les chiffres 1, 2, 3, 4, &c. déſignent des tiroirs qu’on peut mettre ſous chaque caſe, pour avoir la facilité de vider le ſable, & c’eſt pour cela que les caſes ſont taillées en plan incliné.

Cet anémomètre qui fut présenté, ainſi que le précédent, en 1777 à l’académie des ſciences, par le P. Cotte, comme on le voit dans ſes mémoires de météorologie, eſt repréſenté dans la fig. 252 de ce dictionnaire.

Anémomètre de Lind. L’inſtrument que M. Lind a inventé pour connoître la force du vent, eſt très-ſimple. Il conſiſte dans une eſpèce de ſiphon où l’on a mis de l’eau, que la force du vent ſoufflant dans une branche, fait monter plus ou moins dans une autre. Mais comme l’eau eſt ſujette à être glacée par le froid, & à être évaporée irrégulièrement, M. Magellan penſe que l’on peut y ſubſtituer du mercure, en formant le ſiphon avec une courbure qui ſoit une portion d’un cercle plus grand, comme dans la fig. 253, qui en repréſente la ſection. Le bout S doit être fermé par en haut, & avoir une embouchure latérale, garnie d’une eſpèce d’entonnoir, pour recevoir une plus grande quantité de vent. Le bout de la branche R ſera ouvert, & c’eſt dans celle-ci qu’on mettra une tige de bois léger, qui y flottera ſur un petit bouchon de liège. Il eſt évident que ſi l’on fixe ce ſiphon à l’axe de la girouette, enſorte que l’embouchure en forme d’entonnoir ſoit toujours tourné du côté du vent, la verge légère qui flotte dans le bras oppoſé du ſiphon, doit marquer la violence du vent par un mouvement perpendiculaire à l’horiſon. Si on veut en faire un anémomètrographe, il ne s’agira que d’y ajouter un cercle horiſontal, pour communiquer ſon mouvement au crayon du météorographe, qu’on y adaptera. Voyez Baromètrographe, Météorographe. Voyez auſſi les Tranſact. philoſ. 65 vol. n°. 34.

Mais il y a encore d’autres moyens pour parvenir au même but ; car ſi l’on met un reſſort fait en ſpirale, autour de la tige de la girouette, enſorte qu’il ſoutienne un plan toujours oppoſé au vent qui ſouffle, il eſt évident que ſa force ou viteſſe ſera connue par le moyen de la différente inclinaiſon de ce plan, qui doit avoir un coude, pour plier plus ou moins le reſſort, afin de former des marques plus ou moins hautes ſur la planche du météorographe qu’on voudrait adapter. On peut également employer auſſi pour le même effet un petit moulin dont l’eſſieu horizontal faſſe élever des poids différens, dans une progreſſion arithmétique, pour exprimer les degrés de la violence de chaque vent ; ou autrement, on peut faire enſorte que ce même axe faſſe bander un reſſort ſpiral, qui portera un crayon dont le mouvement vertical croîtra ſelon les degrés de la force du vent, &c. Mém. de M. Magellan, ſur un nouveau baromètre. Voyez encore la deſcription d’un anémomètre de M. Lemonoſow, dans le volume II des Commentaires nouveaux de l’Académie de Pétersbourg, pag. 129.

M. d’Ons-en-Bray a décrit pluſieurs anémomètres dans les mémoires de l’Académie des Sciences ; l’un eſt à pendule & porte le nom d’Anémométrographe. Voyez ce mot. L’autre eſt à fuſée ; il l’avoit deſtiné à faire connoître la force abſolue du vent ; un anémomètre à levier pour déterminer la force relative du vent. La troiſième eſpèce étoit une eſpèce de romaine ; c’eſt celui dont on a vu la figure ci-deſſus, & qui eſt compoſé d’une planche d’un pied quarré, avec une tige qui preſſe