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La courbe elliptique de cette figure 53 peut être de même ſuppoſée l’orbite des autres planètes, car elles ſe meuvent toutes dans des orbes elliptiques : elles ſeront donc alors tantôt apogées & tantôt périgées, c’eſt-à-dire, tantôt plus éloignées, tantôt plus proches de la terre. Les planètes ſupérieures telles que ſaturne, jupiter & mars ſont dans leur apogée, lorſqu’elles ſont en conjonction avec le ſoleil ; elles ſont, dans leur périgée, dans le temps de leur oppoſition avec le ſoleil. Pour les planètes inférieures, ſavoir vénus & mercure ; elles ſont dans leur apogée lorſqu’elles ſont dans leur conjonction ſupérieure ; & dans leur périgée dans le temps de leur conjonction inférieure.

Cette figure peut encore repréſenter l’orbite que le ſoleil paroît décrire autour de la terre ſituée en S. Le ſoleil en Α ſera dans ſon apogée ; en P il ſera dans ſon périgée, & en E & G, dans ſes moyennes distances. D’où on voit que l’apogée du ſoleil eſt la même choſe que l’aphélie de la terre ; & que le périgée du ſoleil ne diffère pas non plus du périhélie de la terre, puiſque pour ces quatre dénominations, il n’y a que deux diſtances S Α & S P.

Le lieu de l’apogée du ſoleil, au commencement de 1750, étoit à 3 ſignes 8 degrés 38 minutes 4 ſecondes ſuivant les tables de la Caille, & ſon mouvement, par rapport aux équinoxes, eſt de 1 degré 40 minutes 10 ſecondes par ſiècle. La cauſe de ce mouvement eſt l’attention des planètes, ſur-tout de vénus & de jupiter, ainſi que l’ont trouvé Euler, Clairaut & d’Alembert.

Diſtances apogées des planètes à la terre, en lieues de 2 283 toiſes.
La lune 91 397
Mercure 47 657 222
Vénus 59 209 365
Mars 86 707 720
Jupiter 213 050 030
Saturne 362 106 200
Herſchel 689 960 080

La plus grande diſtance du ſoleil à la terre eſt 34 934 726 lieues. Voyez l’article Périgée, & Distances moyennes, Apsides.

APOJOVE. Ce nom, relativement aux ſatellites de jupiter, ſignifie à peu près la même choſe que celui d’apogée, par rapport à la lune qui eſt un ſatellite de la terre. La lune eſt apogée lorſqu’elle eſt dans ſon plus grand éloignement du globe de la terre. Les ſatellites de Jupiter ſont dans l’apojove, quand ils ſe trouvent dans le point de leur orbite le plus éloigné de jupiter leur planète principale. L’orbite de tous les ſatellites & de toutes les planètes étant une courbe elliptique dont l’aſtre principal occupe un des foyers, il eſt évident qu’un ſatellite doit être tantôt plus proche, tantôt plus éloigné de ſa planète principale. Dans ce dernier cas, un ſatellite de jupiter ſera apojove, comme un ſatellite de ſaturne ſeroit apo-ſaturne ; & dans le premier, il ſeroit péri-jove & l’autre péri-ſaturne. Lorſque les planètes principales ſont plus éloignées du ſoleil autour duquel elles circulent, on dit qu’elles ſont dans leur aphélie.

( APORRHOEA, du mot grec άπορρέτν, couler, ſe dit quelquefois, en phyſique, des émanations ou exhalaiſons ſulphureuſes qui s’élèvent de la terre & des corps ſouterrains. Voyez, Vapeur, Exhalaison, Méphitisme.

APP

APPOSITION, c’eſt l’action de joindre ou d’appliquer une choſe à une autre.

Appoſition ſe dit en phyſique, en parlant des corps qui prennent leur accroiſſement par leur jonction avec les corps environnans. Selon pluſieurs phyſiciens, la plupart des corps du règne foſſile ou minéral ſe forment par juxta-poſition, ou par l’appoſition de parties qui viennent ſe joindre ou s’attacher les unes aux autres. Voyez Juxtaposition.

APPAREIL. Ce mot peut avoir pluſieurs acceptions. Il ſignifie quelquefois un inſtrument compoſé de pluſieurs parties, & propre à faire des expériences : dans ce ſens, l’on dit l’appareil, repréſenté dans telle figure, eſt compoſé, &c.… D’autres fois, le mot d’appareil eſt employé pour déſigner collection de machines qui ſervent à faire des expériences ſur un objet principal : dans ce ſens, on dit la machine pneumatique & toutes les pièces qui en ſont regardées comme des dépendances, forment un appareil pour l’air ; telles ſont l’éprouvette, les hémiſphères de Magdebourg, le coſſe-veſſie, le coupe-pomme, &c. Dans d’autres occaſions, on dit la phyſique eſt une ſcience qui exige un grand appareil de machines.

Appareil Hydro-pneumatique, Appareil pneumato-chimique, cuve-hydro-pneumatique : Tels ſont les différens noms qu’on a donnés à l’appareil ingénieux & ſimple que le docteur Prieſtley a imaginé, afin de ſe procurer commodément les gaz qu’on veut obtenir. Il a reçu ſucceſſivement différentes perfections, & la fig. 110 le repréſente dans le dernier état où il eſt parvenu. Il conſiſte en une caiſſe de bois plus ou moins grande, & doublée de plomb laminé ou de feuilles de cuivre bien étamées & parfaitement ſoudées ; on peut lui donner une longueur de 30 à 36 pouces, & une largeur & profondeur de 18 à 20 pouces. Sur le côté Α B, on place une tablette E F, qui entre à couliſſe, à 15 lignes environ au-deſſous du bord Α B C D. Cette planche qui a une épaiſſeur ſuffiſante, afin qu’on puiſſe y creuſer, 1o. un ou deux entonnoirs dont l’évaſement, ou pavillon eſt deſſous,