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& le trou en deſſus, de 2 ou 3 lignes de diamètre, comme on le voit en a & b ; & 2o. de quatre trous oblongs c d, &c. pour recevoir l’extrémité des tubes recourbés. On aperçoit ſur le petit côté Α B deux petites tablettes qu’on peut élever ou abaiſſer, & fixer enſuite à une hauteur convenable, par le moyen d’une vis de preſſion qui entre dans un écrou pratiqué dans la pièce qui reçoit la queue ou tige de chacune de ces petites tablettes. Il y en a une ſur le côté Α D, devant l’échancrure ou trou oblong d ; la correſpondante qui eſt devant c ne paroît pas. On place ſur ces tablettes les flacons dans leſquels on met les ſubſtances deſquelles on veut retirer les gaz. Comme il y a dans cet appareil quatre échancrures, & autant de tablettes, on peut faire en même temps quatre eſpèces de gaz.

Cet appareil doit avoir une hauteur convenable, afin de pouvoir opérer ſans être obligé de ſe baiſſer, les mains étant dans l’eau. Ainſi les quatre pieds ſur leſquels repoſe la caiſſe, doivent avoir une hauteur ſuffiſante. Au bas du côté Α D, on voit un robinet qu’on ouvre lorſque l’eau eſt ſur le point de ſe répandre par deſſus le bord Α B C D.

La fig. 110 repréſente la cuve hydro-pneumatique en perſpective. Mais dans la fig. 3, on a ſuppoſé qu’un des grands côtés & un des petits côtés ont été enlevés pour en montrer l’intérieur, & de plus, on y a préſenté une tablette Α B C D avec un côté perpendiculaire Α D G H, qu’on a imaginé en dernier lieu de mettre dans les grandes cuves hydro-pneumatiques, pour diminuer leur capacité, & afin de n’être pas obligé d’y verſer une grande quantité d’eau inutile. On nomme foſſe de la cuve, l’eſpace Α D G H F I qu’on remplit d’eau, parce que c’eſt dans cet endroit qu’on emplit les cloches, que de les retourner pour les placer ſur la tablette où on a pratiqué des entonnoirs & des trous longs, ces rainures, tels que ceux qui ſont ſur la tablette E F de la fig. 110 ; car dans la fig. 111, on n’a pas repréſenté cette tablette à entonnoir, pour éviter la confuſion. Le moins qu’on puiſſe donner à un appareil de ce genre, c’eſt un pied en tout ſens. Mais pour des expériences en grand, il eſt à propos de donner à la foſſe d’une cuve principale, une capacité de quatre pieds cubes d’eau, & à la ſurface de la tablette, quatorze pieds quarrés.

Il eſt à propos dans un laboratoire, d’avoir d’autres appareils plus petits que celui dont nous venons de parler, afin de faire marcher de front pluſieurs expériences.

Le docteur Prieſtley & les premiers phyſiciens pneumatiſtes, ſe ſont ſervis de cuves de bois ou de baquets cerclés de fer, & faits avec des douves ; mais la retraite qu’éprouvent néceſſairement les douves lorſqu’elles ſont à ſec, les diſjoint, & l’eau qu’on y met de nouveau, s’échappe & inonde les planchers.

Néanmoins, dans un cas de néceſſité, & lorſqu’on eſt hors d’un laboratoire, on peut se paſſer d’un appareil hydro-pneumatique, & faire la plupart des expériences ſur les gaz, en ſe ſervant ſeulement d’un ſeau, d’une cuvette pleine d’eau, &c.

Appareil hydrargyro-pneumatique ; ou appareil pneumatochimique au mercure ; appareil au mercure. Cet appareil eſt une petite cuve pour les gaz, qu’on remplit de mercure, & qui ne diffère de celle dans laquelle on met de l’eau, que par une capacité beaucoup plus petite ; capacité qu’on diminue, parce que le mercure eſt très-cher & très-pésant. On a fait des appareils au mercure de différentes matières, de verre & de fayence ; mais comme elles ſont caſſantes, on eſt expoſé à perdre beaucoup de mercure ; on en a fabriqué avec de la tôle, ſur laquelle on a paſſé un vernis. Les appareils au mercure qui ſont en bois, ſi l’aſſemblage n’eſt ſupérieurement fait, laiſſent quelquefois échapper le mercure, par les joints & les gerçures. À la vérité, on peut y remédier, en employant du bon bois d’acajou, dont les pièces ſoient bien aſſemblées à queue d’aronde, & dont les joints ſoient frottés avec de la cire, ce qui remèdie à l’inconvénient dont on vient de parler : auſſi, peux-je dire avec vérité, que je ſuis très-content de l’appareil portatif, en bois dont je me sers en pluſieurs occaſions, & dont j’indiquerai la description & la figure.

Le marbre eſt préférable cependant, lorſqu’on veut opérer plus en grand, & laiſſer l’appareil dans un même lieu. Pour cet effet, on choiſit un bloc de marbre B C D E, fig. 207 & 208, de deux pieds de long, de 15 à 18 pouces de large, & de 10 pouces d’épaiſſeur ; on le fait creuſer juſqu’à une profondeur m n, fig. 209, d’environ 4 pouces, pour former la foſſe qui doit contenir le mercure : & pour qu’on puiſſe y remplir plus commodément les cloches ou jarres, on y fait creuſer, en outre, une profonde rigole T V, de quatre autres pouces au moins de profondeur ; on peut la boucher à volonté, par le moyen de petites planches qui entrent dans la rainure x y, fig. 209, lorſqu’on le juge à propos pour quelques expériences.

Par le moyen de cet appareil, on peut opérer dans le mercure, de la même manière que dans l’eau. On doit obſerver que les cloches qu’on employe dans cette circonſtance, doivent être très-fortes & d’un petit diamètre ; il en eſt de même des petits tubes de criſtal, leſquels doivent avoir un empatement par le bas, ainſi que les jarres. Voyez dans la fig. 209 en Α, une de ces cloches ; dans la fig. 210, une jarre ; & dans la fig. 211, un tube avec empatement.

L’appareil hydrargiro-pneumatique ou pneumatique au mercure ſert pour ce qu’on a appelé autrefois les gaz acides, les gaz alkalins qui ne peuvent conſerver la forme aérienne, qu’autant qu’ils ne

ſont