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amoliſſant un peu cette partie à la lampe de l’émailleur. Par ce moyen, le mercure ne ſe porte vers le ſommet intérieur qu’après avoir perdu progreſſivement une partie de ſa force en paſſant par le tube capillaire produit par l’étranglement : de plus on a ſurchargé & renforcé de matière vitreuſe l’extrémité B du tube.

Le baromètre portatif en canne ne diffère pas du précédent. On renferme le tube de verre, qui n’eſt ouvert que latéralement, dans une eſpèce de canne creuſe, échancrée un peu au-deſſous de la partie ſupérieure, pour laiſſer voir l’échelle du thermomètre garnie d’un nonius, qui gliſſe de haut en bas dans une rainure, & qui diviſe la ligne en douze parties. (Voyez la figure 294.)

On a enſuite perfectionné ce baromètre en ſoudant au fond de la cuvette un bout de gros tube, dans lequel entre le tube du baromètre, ouvert en bas comme à l’ordinaire ; quelque mouvement qu’éprouve le baromètre, ce bout de tube eſt toujours plein de mercure, & l’air n’y peut pas entrer.

Baromètre de M. Hurter. Un des baromètres dont la conſtruction a paru bien entendue, ſimple & peu ſuſceptible d’accidens, eſt le baromètre portatif de M. J.-H. Hurter, & dont on voit la forme dans la figure 295, A A le baromètre ſans pied, B B B les trois jambes, C un quarré avec quatre vis qui ſervent à mettre le baromètre dans une poſition verticale ; a a les échelles françoiſes, b b les échelles angloiſes ; les pouces françois ſont diviſés en 12 lignes, 9 de ces lignes transformées en dix parties, forment le nonius, & ſubdiviſent les pouces en 120 ; les pouces anglois ſont diviſés en 20 & 24 ; de ces 20 transformés ſur le nonius en 25, ſubdiviſent le pouce en 500 parties effectives ; mais l’on compte chaque diviſion du nonius anglois double ; ainsi on fait le calcul par millièmes de pouces au lieu de cinq centièmes.

Une tête de vis de rappel e ſe trouve au-deſſus du nonius ; on la tourne horiſontalement pour faire monter ou deſcendre le nonius, & l’ajuſter avec la plus grande exactitude ; a eſt un poid qui ſert à indiquer quand le baromètre eſt dans ſa parfaite poſition verticale ou perpendiculaire ; il eſt arrêté intérieurement par une eſpèce de fourche, qui communique avec la tête de vis e, pour l’empêcher de baloter quand on tranſporte l’inſtrument d’un endroit à l’autre ; pour le dégager, il faut tirer en bas ladite tête de vis d d ; s s eſt le thermomètre avec les échelles de Fahrenheit & de Réaumur ; g g ſont des crochets de laiton qui joignent le quarré e au trépied B B B ; deux crochets ſont fixés à la jambe de derrière pour répondre aux deux autres, & également arrêtés audit quarré.

On voit en D le réſervoir, fixé à ſa partie inférieure à un cylindre à pas de vis, qui ſe viſſe dans un autre cylindre h au-deſſous pour monter ou deſcendre à volonté le réſervoir ; la partie intérieure du cylindre à vis eſt occupée par un reſſort ſpiral, dont un petit bout sort par la fente indiquée, & qui ſert pour comprimer le reſſort par le moyen du dernier cercle cordonné, qui ſe viſſe en bas & ſe ſépare des trois autres appartenans au réſervoir ; au deſſus du reſſort eſt attachée une peau qui ferme le réſervoir, mais qui eſt aſſez lâche pour ſe prêter au mouvement du mercure ou du reſſort ; à la partie inférieure du tube eſt fixé un cylindre de bois, qui répond exactement à l’ouverture au fond du réſervoir couvert de la peau ; le réſervoir étant viſſé contre l’ouverture dudit cylindre, & par conſéquent contre le tube de verre, empêche la communication avec l’air extérieur.

Ce qu’on vient de dire doit toujours s’entendre du baromètre dans ſon état d’inaction, dit M. Hurter, dans la lettre dont on a tiré cette deſcription, car le réſervoir n’a point de mercure ; il ſe trouve dans une boîte de buis ſéparée, & on ne le vide dans le réſervoir qu’au moment où on veut ſe ſervir du baromètre ; c’eſt-là le grand avantage de ce baromètre : aucune ſecouſſe ne peut le déranger ; la quantité de mercure dans le tube de verre étant ſi petite, qu’elle eſt incapable d’aucun effort dangereux, parce que ſi le mercure reçoit quelques impreſſions, ſoit par un choc, ſoit par ſa dilatation, le reſſort ſe prête ſuffiſamment à tout.

Lorſqu’on veut ſe ſervir du baromètre, on commence par vider le mercure de la petite boîte dans le réſervoir de buis ; on le déviſſe enſuite, & on verra deſcendre le mercure dans le tube ; quand il eſt deſcendu à peu près à ſon point, ce que l’on verra par l’échelle, alors on l’ajuſte en le reviſſant en haut ; c’eſt ce qui fait monter la flotille d’ivoire qui ſert à indiquer la hauteur convenable par ſes extrémités qui doivent toucher au cercle noir qui eſt au bout du cylindre de bois : dans cet état il eſt prêt à être mis en expérience ; c’est à peu près les mêmes opérations dont on ſe ſert pour le vider, excepté qu’on penche le baromètre pour faire rentrer le mercure preſque en haut du tube ; il faut ſeulement prendre garde de ne le pas trop pencher, afin que ſa partie inférieure reſte toujours plongée dans le mercure ; pour cet effet, il faut un peu monter le réſervoir, & quand le tube eſt plein, on le ferme tout à fait ; alors le mercure peut être vidé hors du réſervoir dans la petite boîte ; pour fermer tout à fait le baromètre, il faut avoir ôté les crochets g g du quarré e, & mis à leurs places dans le dedans des jambes B B B, tourner leſdites jambes du bas en haut ; ils tournent ſur leurs axes circulairement, & ſe joignent contre le corps du baromètre, au haut par le moyen d’une pointe qui entre dans un trou fait pour les recevoir ; deux autres morceaux de bois ſont également