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diamètre aux trois réſervoirs cylindrique du baromètre réduit, & la moitié ſeulement aux tubes cylindriques auxquels ils ſont ſoudés. Ce baromètre a les défauts réunis, du baromètre réduit & du baromètre à cadran dont il eſt compoſé.

Baromètre à micromètre de Derrham. On a donné ce nom à un baromètre auquel Derrham appliqua en 1658 une espèce de micromètre (Tranſact. philoſp. N°. 237). C’eſt un index qu’on conduit avec la main juſqu’à ce qu’il aboutiſſe à la ſurface du mercure ; cet index eſt porté par une règle dentée, qui, faiſant mouvoir un pignon, peut indiquer par une aiguille ſur un cadran & en très-petites parties d’une ligue, la hauteur du mercure qui doit correſpondre à l’index. Mais cette invention & d’autres de ce genre doivent être comparées, indépendamment des défauts réels qu’elles occaſionnent, au micromètre d’un ſecteur qui indiquerait les tierces de degré, tandis qu’on ne peut s’aſſurer, à une ſeconde près, ni de l’exactitude de l’inſtrument lui-même, ni de celle de l’obſervation, c’eſt-à-dire, que le fil à plomb & celui de la lunette partagent en deux parties parfaitement égales, l’un le point de la diviſion, l’autre celui auquel on vise. (Recherc. ſur les modificat. de l’Athm.)

Baromètre conique. Ce baromètre, inventé en 1695, par M. Amontons, conſiſte en un tube conique B, C, D, A, fermé hermétiquement dans ſa partie ſupérieure A, comme on le voit dans la figure 304. Il n’y a dans cet inſtrument aucune cuvette ou réſervoir, ſa figure conique en fait équivalemment la fonction ; mais pour cet effet, il eſt néceſſaire que l’extrémité inférieure B du tuyau ait un très-petit diamètre ; car alors le mercure ſe ſoutient de lui-même, dans ce tuyau, étant ſoutenu par les particules de l’air, comme par un piſton ſolide. Ce tube A B peut avoir plus de trois à quatre pieds de longueur ; ſon diamètre peut être d’une ligne à l’extrémité ſupérieure A ; il doit augmenter inſenſiblement juſqu’à l’autre extrémité.

[. Quand ce tuyau eſt chargé, ſi le mercure s’y ſoutient, ſon poids esſ équivalent au poids de l’atmoſphère ; & ſi l’atmoſphère varie, le mercure montera ou deſcendra. Ainſi, quand le poids de l’atmoſphère s’augmente, le mercure eſt chaſſé dans la partie du tuyau la plus étroite ; par ce moyen la colonne eſt étendue, & son poids eſt augmenté. Au contraire, quand l’atmoſphère décroît, le mercure s’abaiſſe dans la partie la plus large du tuyau ; & par ce moyen ſa colonne eſt plus courte, & ſa preſſion par conſéquent eſt affoiblie.

Pour rendre ceci plus intelligible, ſuppoſons que ce baromètre ſoit repréſenté par le tuyau A B qui eſt conique, & que ce tuyau étant renverſé, ſe trouve rempli de 30 pouces de mercure depuis A juſqu’à C ; & comme la variation du mercure dans le baromètre eſt de 30 à 27 pouces, ſuppoſons que la même quantité de mercure A C dans la partie inférieure du tuyau D B ait la hauteur D B de 27 pouces ; alors il eſt certain que lorſque le mercure ſe trouvera dans le baromètre ordinaire à la hauteur de 30 pouces, le mercure dans le tuyau A B occupera l’eſpace A C ; & quand le mercure ſera dans le baromètre à 27 pouces, le mercure du tuyau occupera l’eſpace D B ; ainſi la variation du mercure dans le baromètre ſera depuis A juſqu’à D, qui eſt un eſpace de près de 30 pouces, pendant que cette variation ne ſera que de 3 pouces dans le baromètre ordinaire.

L’inconvénient de ce baromètre eſt que pour empêcher le mercure & l’air de changer de place, & de se mêler ensemble, il faut que le diamètre intérieur du tuyau ſoit très-petit ; & cette petiteſſe rend le frottement de la liqueur ſi ſenſible, qu’elle peut l’empêcher d’agir librement : ainſi cet inſtrument n’est guère bon que pour les marins, qui le trouvent fort commode. En effet, il ſuffit de le renverſer lorſqu’on le veut garder ; & quand on veut connoître le poids de l’air, il ſuffit de prendre le tuyau à la main, & de le tenir dans une ſituation verticale. Pour empêcher que le mercure n’en ſorte par en bas, comme il pourroit arriver dans les mouvemens violens du vaiſſeau, on met au-deſſous du tuyau, proche de B, un peu de coton à travers lequel l’air paſſe librement ; & s’il arrive alors par quelque accident qu’il tombe un peu de mercure de la colonne A D, il ſuffit de retourner le tuyau, & ce qui eſt tombé ſe rejoint d’abord à la colonne ]. Voyez l’ouvrage de M. Amontons, intitulé : Remarques & expér. phyſ. ſur les barom., &c. Paris, 1605.

On peut encore ajouter que l’étendue des variations de cet inſtrument eſt trompeuſe, ſi on s’en ſert comme baromètre ; car, ainſi que l’obſerve très-bien M. de Luc, pour que les changemens de poſition de ſa colonne fuſſent proportionnels en étendue à ceux qui arrivent à ſa longueur, il faudroit une régularité dans la diminution du diamètre du tube qu’il eſt preſqu’impoſſible d’obtenir. On eſt donc réduit preſque néceſſairement à meſurer la longueur de la colonne, & alors ce n’eſt plus qu’un baromètre ordinaire plus incommode même & plus ſujet à erreur ; car il eſt moins aiſé de meſurer la longueur de cette colonne, que d’obſerver la hauteur du baromètre ordinaire. De plus, les changemens de poſition de la colonne de mercure dans ſon tube, produiſent le même effet que ſi elle paſſoit dans des tubes de différens diamètres. Or, l’obſervation prouve que la preſſion de cette colonne ſur l’air qui la ſoutient ne peut être proportionnelle à ſa hauteur.

Baromètre en équerre. Le baromètre en équerre