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ves dans la légèreté & la peſanteur de l’air y ſont rendues ſenſibles aux yeux par l’élévation & l’abaiſſement du mercure ; mais on n’en ſaiſit & l’on n’en ſuit pas tous les mouvemens, parce qu’on ne peut pas toujours obſerver. Le commencement, le milieu, la fin, & toutes les petites parties des variations du mercure, leur durée totale dans un temps donné, comme un jour, un mois, une année, &c., la vîteſſe & la lenteur de ces variations échappent à l’obſervateur le plus patient. Réduit à conſulter deux fois le jour ſon inſtrument, il ne connoît réellement la peſanteur de l’air que pour deux ou trois inſtans pendant l’eſpace de vingt-quatre heures. Tout ce qui arrive dans cette peſanteur pendant les temps intermédiaires, lui reſte abſolument caché ; le mercure varie dans ſon abſence ; & ſi après avoir monté ou deſcendu, il ſe remet au point où il étoit avant le retour de l’obſervateur, celui-ci eſt trompé : rien, au moins, ne lui prouve que le mercure a varié, & il eſt porté à penſer qu’il a été ſtationnaire. La comparaiſon que l’on a cru juſqu’ici pouvoir faire, dit M. Changeux, entre les expériences que fournit le baromètre (& l’on peut en dire autant de toutes les machines météorométriques), quelqu’exactes & quelques nombreuſes que l’on ſuppoſe ces expériences, ne peut conduire à aucun réſultat, à aucune conſéquence certaine, ſcientifique, & ſatiſfaisante ; & puiſque ces expériences ne ſont ni complettes, ni iſochrones, on doit en conclure qu’elles ne ſont pas comparables. Le barométrographe remédie donc à tous les défauts dont on vient de parler.

Ce barométrographe, repréſenté dans la figure 324, eſt principalement compoſé de trois parties principales ; ſavoir, 1o. la pendule AAAAA avec ſon cadran immobile B & ſon cadran mobile CC ; 2o. le baromètre DDD avec le flotteur E, armé de ſon crayon E* ; 3o. la baſcule compoſée ou l’aſſemblage des petites baſcules 1 2 3.

Le cadran mobile porte des dents à ſa circonférence, qui engrênent dans un pignon mû par la roue de la pendule, que l’on appelle roue de poids.

Une règle de cuivre a tombe perpendiculairement de la platine antérieure de la pendule, deſcend à environ 15 pouces, & eſt fixée ſur une autre règle de cuivre bb horiſontale, & portée ſur des taſſeaux attachés aux deux côtés intérieurs de la pendule. La règle a porte un pivot ſur lequel roule le cadran mobile.

Ce cadran mobile eſt formé par un cercle de cuivre, dans lequel ſont enchâſſées des tablettes de bois d’ébène. On peut le faire de différentes matières. Entre le petit cercle des jours & le grand cercle des heures ſur une zône de deux pouces de largeur, on a décrit trente lignes ou cercles concentriques. Ces deux pouces & demi ſont l’expreſſion de l’eſpace que parcourt le mercure dans le baromètre, depuis le terme indiqué ſur l’échelle par 26 pouces , plus bas degré de ſa deſcente, juſqu’au terme indiqué par 29 pouces, degré extrême de ſon élévation.

Au centre du cadran eſt attachée une règle F ou alidade ; elle eſt de cuivre & peut ſe mouvoir en tout ſens autour du cadran : c’eſt l’échelle des degrés ; cette règle de foi ou alidade eſt diviſée comme l’échelle des baromètres ordinaires, c’eſt-à-dire, qu’elle porte une diviſion de deux pouces , leſquels ſont chacun partagés en lignes.

Le tube du baromètre propre à cette machine eſt DDD, & il a pour appareil un flotteur E.

La forme du baromètre reſſemble à celle des baromètres à aiguilles ou à cadrans. Sa capacité doit être aſſez grande pour contenir huit à dix livres de mercure ; la partie inférieure du tube où ſe font les variations du mercure, devant avoir une ouverture capable de donner l’entrée au flotteur.

Le flotteur E eſt un tube de verre ſoufflé, à ſon extrémité inférieure, à laquelle on donne la forme d’une petite bouteille applatie par ſon fond ; c’eſt par cette extrémité qu’il nage ſur la ſurface du mercure.

À l’extrémité ſupérieure du tube eſt adaptée une tige de cuivre flexible & très-légère. Cette tige s’ajuſte par une pointe dans l’ouverture du tube de verre, & elle y eſt aſſujettie par un mastic ou de la cire. Au bout de la tige de cuivre & tranſverſalement eſt un petit canon de cuivre ; dans ce canon eſt placé un porte-crayon, qui y entre & qui en ſort librement ; on y inſère un crayon blanc arrondi & aminci avec la lime ; on donne au flotteur une longueur convenable, c’eſt-à-dire, telle que le crayon qu’il porte aboutiſſe au cadran mobile, & poſe ſur la bande ou zône de deux pouces & demi & le long de la règle de foi ; on a ſoin de rendre la tige de cuivre flexible, pour que le crayon qui ne doit point toucher le cadran le frappe aiſément à chaque fois qu’il y eſt ſollicité par la baſcule.

La baſcule eſt compoſée de trois petites baſcules déſignées par les numéros 1 2 3, & conſtitue une pièce très-importante. Son objet eſt de diminuer le plus poſſible le frottement dans le barométrographe, c’eſt-à-dire, dans une machine qui eſt du genre de celles qui ſe meuvent par une puiſſance foible, & qui ſe dévelopent par degrés inſenſibles. Le crayon dans le barométrographe eſt mû par le mercure contenu dans le baromètre, & qui eſt toujours dans un état d’équilibre ; le mercure eſt