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AIG
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vis placées aux quatre coins. Pour qu’elle ſoit portative, on y a ajouté un reſſort qui maintient l’aiguille dans une poſition fixe pendant qu’on tranſporte la machine. Lorſqu’on veut s’en ſervir, on lâche le reſſort, & l’aiguille eſt alors librement ſuſpendue.

Aiguille d’inclinaison. L’aiguille d’inclinaiſon eſt une eſpèce d’aiguille aimantée qui ſert à connoître l’inclinaiſon d’un corps magnétique, ſuſpendu en équilibre par ſon centre de gravité, c’eſt-à-dire, à connoître l’angle que fait ce corps avec l’horiſon. Pour évaluer avec préciſion cet angle, on ſe ſert d’une aiguille aimantée d’une conſtruction telle que la ſuſpenſion & le frottement forment le moins d’obſtacle poſſible à la liberté de ſes mouvemens.

Une aiguille aimantée, ordinaire, placée ſur ſon pivot, s’incline à l’horiſon, auſſitôt qu’elle a reçu la touche magnétique, & qu’elle eſt ſuſpendue librement. C’eſt pour cet effet que ceux qui les conſtruiſent, ſont obligés de les faire telles qu’elles ne ſoient pas en équilibre avant de les aimanter ; de rendre, pour cet effet, une partie plus peſante, celle qui eſt oppoſée à la moitié de l’aiguille qui doit s’incliner dans l’hémiſphère de la terre où on doit s’en ſervir. Alors lorſqu’on a aimanté cette aiguille, la force magnétique qui tend à la faire incliner, lorſque ſes deux moitiés ſont également peſantes par elles-mêmes, dans ce cas fait ſeulement effort pour vaincre le contre-poids, & l’aiguille ſe tient horiſontale. On peut encore employer un curſeur, qu’on fait gliſſer ſur la moitié de l’aiguille oppoſée à celle qui doit s’incliner. Si ces moyens ou d’autres équivalens, ne ſont pas employés, il eſt bien évident qu’une aiguille dont les deux moitiés ſont également peſantes, & qui ſe tient, avant d’être aimantée, dans une ligne horiſontale, perdra ſon paralléliſme avec l’horiſon, lorſqu’elle aura reçu la touche magnétique. Or, la quantité dont elle s’éloigne du paralléliſme, eſt celle de l’inclinaiſon, qu’on évalue par le nombre de degrés compris entre la ligne horiſontale & le bout de l’aiguille, nombre qui varie ſelon les divers pays, & ſelon les différens temps. La direction de cette inclinaiſon n’eſt pas, non plus la même par-tout, puiſque l’aiguille aimantée s’incline dans notre hémiſphère vers le pôle nord, & dans l’hémiſphère méridional, vers le pôle ſud du globe de la terre. Voyez Aimant, Inclinaison.

La conſtruction la plus ſimple de l’aiguille d’inclinaiſon, conſiſte à mettre un axe à la place de la chape ; de cette ſorte, le plan de l’aiguille ſera poſé verticalement. Les deux bouts de l’axe portent alors ſur une double fourchette fixée ſur une douille, placée au haut d’un pied, comme on le voit dans la figure 373. L’extrémité N, tournée vers le nord, s’incline vers le pôle boréal ; dans l’hémiſphère méridional, cette aiguille auroit une inclinaiſon oppoſée ; ce ſeroit le bout S qui ſeroit incliné vers le pôle ſud. On a varié cette conſtruction, ainſi que le repréſente la figure 375. L’aiguille aimantée a ſon axe fixé dans un anneau ſuſpendu en équilibre dans un autre anneau circulaire plus grand, ſur la circonférence duquel ſont marqués les degrés depuis 1 juſqu’à 90, dans chaque quart de cercle inférieur. Le nombre de degrés compris entre la ligne horiſontale où eſt le zéro & la pointe de l’aiguille inclinée, exprime la valeur de l’inclinaiſon magnétique.

L’appareil de la figure 376 eſt moins diſpendieux, c’eſt celui dont on ſe ſert dans les cours de phyſique. Au lieu du grand cercle de la figure précédente, on n’a conſervé que le quart de cercle H K, la ligne horiſontale eſt déſignée par les deux points H E ; le zéro eſt en H, & le nombre de degrés compris entre H & le bout de l’aiguille F, indique la quantité de l’inclinaiſon magnétique. Le ſupport ſoutient en G l’axe de l’aiguille, & remplace le cercle intérieur de la figure précédente.

Le P. Feuillée, minime, eſt un des premiers qui ait ſongé à obſerver la quantité de l’inclinaiſon de l’aiguille aimantée. La figure 377, repréſente l’eſpèce d’anneau dont il ſe ſervoit pour cela. « On y remarquera que l’aiguille, qui eſt engagée entre deux axes horiſontaux & parallèles, peut, à la vérité, ſe balancer verticalement de bas en haut, & de haut en bas ; mais les deux branches de l’axe, dans leſquelles ſont les tourillons de l’aiguille, s’oppoſant à ſon mouvement horiſontal, il faut avoir déterminé la direction de l’aiguille, par l’aiguille précédente, & s’aſſurer que l’on place l’aiguille dans le plan de cette direction magnétique, comme il paroît par la diſpoſition de ſon inſtrument placé verticalement dans le plan H I L M de la déclinaiſon N O. « Voy. du P. Feuillée. Tom. i. p. 502, & Traité de météorol. du P. Cotte.

La figure 73 repréſente une aiguille d’inclinaiſon ; elle eſt formée d’un cercle de cuivre Α Α, qui a un pouce & demi de largeur, & qui porte les diviſions ; les traverſes B B ſervent à ſoutenir l’axe de l’aiguille aimantée C C ; cet axe repoſe ſur deux feuillets d’agate bien polis.

On donne différentes longueurs aux aiguilles d’inclinaiſon ; on en a fait de quatre pieds de longueur. Mrs Whiſton & Muſſchenbroeck en ont employé de ſemblables. On doit éviter deux extrêmes, trop de peſanteur ou trop de légèreté eu égard à la longueur, parce que les défauts de flexion, réſulteroient de leur légèreté.

Aiguille d’inclinaiſon & de déclinaiſon. M. Buache paroît être le premier qui ait cherché à réunir dans une aiguille la faculté d’indiquer en même-temps la déclinaiſon & l’inclinaiſon. Afin que l’aiguille puiſſe obéir également au mouvement horiſontal & à celui qui eſt vertical, il perce l’aiguille C, figures 378 & 379, dans ſon milieu, pour y laiſſer paſſer librement la chape P ; aux deux côtés ſont