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duite par les bruines, ainſi que l’expérience nous le prouve : & cet effet eſt produit également dans d’autres contrées, par exemple, ſous la zone Torride. Dans un très-grand eſpace de la côte occidentale de l’Amérique, il n’y a preſque jamais de vraie pluie. L’atmoſphère, dans l’hiver, y eſt obſcurcie par un brouillard épais, qui, étant arrivé à ſa plus grande condenſation, produit une bruine qui ſe détache de la maſſe du brouillard, & qui eſt ſi fine, qu’à peine la ſurface du ſol en eſt humectée. Cependant cette humidité ſuffit pour rafraîchir l’air & les plantes qu’une longue ſéchereſſe avoit fait languir, & quelquefois entièrement fanées.

En hiver, ſur les côtes du Pérou, il y a habituellement des brouillards épais qui ſe changent en bruine ; c’eſt que l’air y eſt moins échauffé que dans l’été, & que de plus les vents qui viennent du pôle auſtral, ayant paſſé ſur des glaces & des neiges, y portent un grand nombre de vapeurs.

BRUIT. On a donné le nom de bruit à tout mouvement de l’air, qui eſt ſenſible à l’organe auditif ; mais dans une acception plus particulière, le bruit eſt oppoſé au ſon. Rien n’eſt plus difficile que de définir le bruit, & de le caractériſer parfaitement. Les uns ont penſé que par ce mot on devoit entendre toute ſenſation de l’ouïe, qui n’eſt pas ſonore & appréciable. Le ſon, dit-on, eſt appréciable par le concours de ſes harmoniques, & le bruit ne l’eſt pas, parce qu’il en eſt dépourvu.

D’autres ont penſé, avec J. J. Rouſſeau, que le bruit eſt de la même nature que le ſon ; qu’il n’eſt lui-même que la ſomme d’une multitude confuſe de ſon divers, qui ſe font entendre à la fois, & contrarient, en quelque ſorte, leurs vibrations. Pourquoi le bruit ne ſeroit-il pas du ſon, puiſqu’avec des ſons on fait du bruit ? Touchez à la fois toutes les touches d’un clavecin, vous produirez une ſenſation totale, qui ne fera que du bruit, & qui ne prolongera ſon effet, par la réſonnance des cordes, que comme tout autre bruit qui feroit réſonner les mêmes cordes.

BRUME. Ce nom eſt dans l’uſage de la Marine, ſynonyme avec celui de Brouillard ; voyez ce mot. Dans les mers qui ſont au-delà de la terre de feu, & dans celles qui ſont entre l’Aſie & l’Amérique ſeptentrionale, en tirant de l’eſt au nord, les brumes ſont continuelles, & rendent ſouvent la navigation très-dangereuſe. (Voyez les Voyages autour du monde, de Bougainville, de Cook, &c.) On dit que le ciel, que l’air eſt embrumé, quand il y a beaucoup de brouillards.

BUR

BURIN DE GRAVEUR. C’eſt une conſtellation méridionale, ſituée entre l’Éridan & la Colombe, & formée par l’abbé de la Caille, lorſqu’il obſervoit au Cap de Bonne-Eſpérance. Ce ſavant aſtronome en a donné une figure exacte dans les Mémoires de l’Académie des Sciences, année 1752, pag. 20.

BRU

BRÛLANT, miroir ou verre brûlant, ou loupe. On donne le nom de brûlant à des miroirs concaves, dont la propriété eſt de réfléchir à un point déterminé, qu’on appelle foyer, les rayons du ſoleil qui ſont tombés ſur ſa ſurface. Les corps combuſtibles brûlent à ce foyer. (Voyez Catoptrique, Miroir.) Les verres convexes réuniſſent tous à leur foyer les rayons du ſoleil, & font, par réfraction, ce que les miroirs ont opéré par réflexion. On brûle également les corps combuſtibles par ce moyen. La loupe ne diffère des verres convexes que parce que ceux-ci ſont maſſifs, & ceux-là creux & remplis d’une liqueur réfringente. Les loupes ſont bien plus efficaces que les verres ardens. (Voyez Verre convexe,Dioptrique, Loupe, & ſur-tout l’article Ardent & celui Lentille.)

Brûlant. Montagne brûlante. (V. Volcan & Tremblement de terre).

BRÛLER. Ce mot déſigne l’action du feu ſur les ſubſtances combuſtibles, c’eſt-à-dire, propres à être conſumées ; de ſorte que les parties de ces ſubſtances les plus volatiles ſe diſſipent par l’évaporation, & les autres ſe réduiſent en cendres. (Voyez Combustion).

Les ouvriers diſent que les métaux ſont brûlés, lorſqu’ils ont perdu leurs qualités, en les faiſant trop chauffer. Le fer & le cuivre, qui ſervent aux inſtrumens de Phyſique, ne doivent point être brûlés ; le fer brûlé ne peut s’aimanter comme celui qui ne l’eſt pas.

BUL

BULLE D’EAU. Ce ſont de petites boules d’eau, dont l’intérieur eſt rempli d’air, & dont la formation vient de différentes cauſes. (V. Bouteilles d’eau.)

BUF

BUFFON (Georges-Louis le Clerc de Buffon), naquit à Montbard le 7 septembre 1707. Dès ſa plus tendre jeuneſſe, les lettres & les ſciences furent ſa paſſion excluſive ; il renonça ſans peine pour elles à l’état qui lui étoit deſtiné dans le parlement de Dijon. C’eſt au collège de cette ville qu’il fit des études auſſi brillantes que rapides. Quelque temps après, il forma une liaiſon particulière avec le P. de Landreville, de l’Oratoire, profeſſeur de Mathématique de cette ville, qui lui fut utile dans l’étude de cette ſcience, il voyagea peu, & ne vit que l’Italie & l’Angleterre, avec le jeune lord Kingſton & son gouverneur.

La Phyſique & l’Hiſtoire Naturelle furent les