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AIM

lent le ſédiment que cette eau emporte, on trouve dans ce ſédiment une eſpèce de pouſſière obſcure qui renferme un grand nombre de parties que l’aimant attire. On a encore éprouvé que les graiſſes des animaux, ſéparées des autres parties, & expoſées à l’action du feu, ne contenoient qu’une très petite quantité de parties ferrugineuſes. En un mot, le ſang contient plus de fer que les chairs ; celles-ci plus que les os & les graiſſes. Muſſchenbroek, tome Ier.

Pluſieurs phyſiciens ont cherché à découvrir la loi de l’attraction magnétique ; c’eſt-à-dire, le rapport qui eſt entre les forces attractives d’un aimant, & les diſtances qui limitent la propagation des forces magnétiques attractives. Un de ceux qui s’eſt le plus occupé de cet objet, eſt ſans contredit Muſſchenbroek : voici de quelle manière il a tenté de réſoudre la queſtion. Il ſuſpendit à un des bras d’une balance fort exacte, un aimant cylindrique, du poids de 15 drachmes. La longueur de cet aimant étoit de deux pouces, ſon axe étoit le même que l’axe de magnétiſme univerſel, & ſes pôles étoient placés dans ſa baſe cylindrique ; cet aimant attira, de la manière ſuivante, un cylindre de fer, placé ſur une table, & qui étoit exactement de même figure & de même poids que l’aimant.

Diſtances. Poids attirés.
6 lignes 03 grains
5 03 5
4 04 5
3 06
2 09
1 18
0 57

Les poids attirés, exprimés en grains, déſignent la force d’attraction ; maintenant ſi on fait attention aux eſpaces cylindriques interceptés entre les baſes de ces cylindres, il paroîtra que les forces attractives ſont en raiſon inverſe des eſpaces. Or, comme dans ce cas-ci, ces eſpaces ſont de même que les diſtances, les forces attractives ſont en raiſon inverſe des diſtances. Pour s’aſſurer ſi cette loi étoit générale, ou ſi elle dépendoit de la grandeur ou de la figure des corps, les expériences ſuivantes furent faites.

On ſuſpendit pareillement au bras d’une balance un aimant ſphérique ; tiré d’un autre aimant, mais dont la maſſe étoit beaucoup plus groſſe. On donna à cet aimant un diamètre égal à celui du cylindre, & le pôle boréal de cet aimant attira le pôle auſtral de l’aimant cylindrique, qui étoit placé ſur une table, ſelon les proportions ſuivantes :

Diſtances. Poids attirés.
6 lignes 021 grains
5 027
4 034
3 044
2 064
1 100
0 260

Concevons une ſphère d’aimant renfermée dans un cylindre creux, de manière que chaque face interne de ce cylindre ſoit tangente d’un des grands cercles de cette ſphère : concevons pareillement que ce cylindre comprenne auſſi exactement l’aimant cylindrique : conſidérons maintenant cette ſphère magnétique à différentes diſtances de l’aimant cylindrique, alors les eſpaces creux entre ces deux ſortes de corps, ſeront formés par la baſe plane de l’aimant cylindrique ; & par l’hémiſphère du globe magnétique, qui répond à ce cylindre. Or, ces eſpaces étant ainſi déterminés, on trouvera que les attractions de ces deux corps, placés à différentes diſtances l’un de l’autre, ſeront entre elles en raiſon inverſe ſeſqui-pliquée des eſpaces creux.

Mais l’aimant, dans le point de contact, agit & attire avec plus d’activité le fer, qu’il n’attire un autre aimant, ainſi que l’expérience l’apprend : c’eſt pour cela, qu’ayant préſenté le même pôle de l’aimant ſphérique au cylindre de fer dont on a parlé, ce cylindre fut attiré avec les forces indiquées dans la table ſuivante :

Diſtances. Poids attirés.
6 lignes 007 grains
5 009 5
4 015
3 025
2 045
1 092
0 340

Si l’on fait attention aux eſpaces creux, compris dans le cylindre creux, dont le diamètre eſt égal à celui de la ſphère, on trouvera que l’attraction eſt en raiſon inverſe ſeſqui-doublée des eſpaces creux. Le même aimant n’attire pas, à la vérité, avec de ſi grandes forces, un cylindre de fer dont la hauteur ſeroit moindre que celle du cylindre dont on vient de parler ; néanmoins, ces forces attractives, quoique plus foibles, ſuivent la même loi, & elles l’attirent ſelon les mêmes proportions.