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Page:Encyclopedie Catholique - T14-LO-NYS.djvu/320

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MARTA1NVILLK.

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MAKTE.

lait pas tant de volumes pour des turlupinades ; le Prince, traduit de Kra-Paolo, 1751, in-12.

marsyas (myth.), musicien célèbre par son habileté à jouer de la flûte et par sa dispute avec Apollon était de Celèmes en Phrygie, et avait eu pour père Olympus, ou Hyagnis, ou OËagrus. Les poètes en ont fait un Silène ou un Satyre, Il jouait de la flûte avec tant de perfection qu’il passa pour l’inventeur de cet instrument. Epris des charmes de Cybèle, il suivit cette déesse à Nysa où il eut l’imprudence de faire à Apollon un défi, dont la condition fut que le vaincu serait écorché tout vif par le vainqueur. Les Muscs, ou selon Diodore, les habitants de Nysa furent pris pour arbitres. Les deux champions firent brilLer tout leur talent, et ce ne fut pas sans peine qu’Apollon remporta la victoire. Le dieu lia aussitôt son rival à un arbre et l’écorcha tout vif. La mort de Marsyas causa un deuil universel. Les Faunes, les Satyres et les Dryades le pleurèrent, et de leurs larmes naquit un fleuve de Phrygie qui fut nommé Marsyas. Les villes libres avaient dans la place publique une statue de Marsyas, qui était comme un symbole de leur liberté, à cause de la liaison intime de Marsyas avec Bacchus, surnommé Liber. Il y avait à Rome dans le forum une de ces statues avec un tribunal dressé tout auprès, où l’on rendait la justice. Les avocats qui gagnaient leurs causes avaient soin de couronner cette statue de Marsyas, comme pour le remercier du succès de leur éloquence, et pour se le rendre favorable en qualité d’excellent joueur de flûte car on sait combien le son de cet instrument influait alors dans la déclamation, et combien il était capable d’animer les orateurs et les acteurs. On voyait de plus à Rome, dans le temple de la Concorde, un Marsyas garrotté, peint de la main de Zeuxis. Plusieurs monuments le représentent attaché à un arbre, les mains liées derrière le dos devant lui est Apollon une lyre à la main. On conservait à Célènes la peau de ce musicien. Toutes les fois qu’on jouait de la flûte elle s’agitait et répondait, dit-on au lieu qu’elle ne produisait ni son ni mouvement quand on jouait de la lyre. martaban,

province de la région Transbrahm apoutrique, appartenant aux Anglais : elle est bornée au N. et àl’E. par l’empire Birman au S. par la province d’Yé, et à l’O. par le golfe de son nom. Sa superficie est de 1550 lieues carrées. Cette province arrosée par plusieurs cours d’eau est fertile et montagneuse ;

son climat est agréable et salubre.

On récolte le coton, l’indigo, le poivre noir, et en petite quantité le sucre et le tabac ; les noix d’arec y abondent. Les îlesduThaleagn produisent le chanvre en grande quantité. Les forêts qui s’étendent au N. de Martaban donnent le bois de tek, du sapan et d’autres bois recherchés. On trouve dans ses montagnes des mines d’antimoine, de l’ivoire cardamome, de la cire et du miel ; elle tire de la Chine et du Laos la laque, les rubis, des drogues des sabres, des couteaux, du ginseng, du mercure, de l’assa-fœtida de l’alun et du borax. L’entrée du golfe Martaban est très dangereuse à cause de ses bas fonds qui y sont nombreux, et de ses marées. Dans le xvne siècle, les Portugais y avaient des comptoirs et plusieurs autres établissements qui sont tombés dans les mains des Anglais. Martaban est le chef-lieu de cette province. Elle est située au pied d’une colline du même nom et se compose de deux longues rues qui n’ont pas moins d’un tiers de lieue de longueur ; ses rues ne sont pas pavées, ce qui en fait, dans les saisons des pluies, des voies boueuses et impraticables ; toutes ses maisons sont bàties en bois et sur pilotis. Une grande pagode d’une élévation d’environ 50 mètres est le seul monument remarquable. Sa population se compose environ de 2,000 individus, tant Anglais qu’indigènes. Cette place est défendue par une longue palissade qui la sépare de ses faubourgs.

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MARTAINVILLE (Alphonse), homme de lettres et journaliste, né en 1777, en Espagne, de parents français, fit ses études au collége de Louis-le-Grand ; il les termina à l’époque la plus orageuse de la révolution. Quoiqu’il fût encore très jeune, il s’en montra le plus ardent ennemi. Traduit à 17 ans au tribunal révolutionnaire, il dut son salut moins à sa grande jeunesse qu’à l’influence d’Antonnelle, un des jurés, qui avait connu sa famille. On répéta dans tout Paris, et l’on consigna dans les journaux la réponse qu’il fit à Coffinhal, président du tribunal

« Comment t’appelles-tu, lui demanda ce juge assassin

Alphonse Martainville.

Oh de Martainville,

sans doute ?

Citoyen président, tu es ici pour me raccourcir et non pas pour me rallonger. »Cette courageuse naïveté sauva le jeune Martainville. Après le 9 thermidor, il joua un rôle honorable dans la courte réaction qui eut lieu contre le parti jacobin, et il fut un des chefs des jeunes gens que ce parti appelait la jeunesse dorée de Fréron. Après un voyage de plusieurs années en Italie et dans le Levant, Martainville vint à Paris. Il composa à l’époque du sacre et du mariage de Napoléon avec Marie-Louise, et dans plusieurs autres circonstances, des chansons très hardies qui ont compromis plus d’une fois sa liberté elles eurent dans le monde une grande vogue clandestine, et ont été réimprimées, depuis la Restauration, dans plusieurs recueils. En 1814, il arbora l’un des premiers la cocarde blanche, et fit éclater pour la cause des Bourbons un zèle et un dévouement qui ne se sont point démentis. Au mois de mars 1815, il rédigea une adresse énergique aux volontaires-royaux

elle fut affichée sur tous les murs de la capitale. Peu de jours avant le départ du roi, Martainville, à la tète d’une compagnie de ces défenseurs du trône, se signala par plusieurs actions, et il fut un des derniers à s’éloigner. Au moment où la chambre des députés des Cent Jours venait de décréter l’acte additionnel et de prononcer la peine de mort contre ceux qui provoqueraient le retour des Bourbons, il fit distribuer à cette chambre même, et répandre dans Paris et les provinces, une adresse signée de lui et dans laquelle il déclarait à ces représentants qu’ils n’avaient d’autre parti à prendre que d’aller se jeter aux pieds du roi. Il travailla ensuite pour différents théâtres, et se distingua toujours par son amour pour les Bourbons. Tour-à -lour attaché au Journal de Paris, à la Gazette de France, à la Quotidienne, au Drapeau Blanc, il s’y fit goûter par des articles piquants, par une franchise d’opinions et une verve de style qui lui suscitaient des procès avec les libéraux. Ce fut à l’occasion du compte qu’il rendit de la tragédie de Gcrmanicus, représentée en 1817, que le fils de l’auteur, M. Arnault, ayant maltraité de propos et de voies de fait en public Martainville, celui-ci lui intenta un procès en police correctionnelle ; il plaida lui-mème sa cause, et son adversaire, dont il prouva les provocations, fut condamné à un jour

de prison et à 50 francs d’amende. Le même jour (25 juin), MM. Martainville et Arnault, fils, se battirent au pistolet deux fois les balles furent échangées entre les combattants, et Mariain ville reçut à la cuisse une légère contusion. Cependant le bruit s’etant répandu qu’il avait été blessé grièvement,

il écrivit aux journalistes, ses confrères, pour dementir cette nouvelle. Martainville est auteur de plusieurs productions dans lesquelles il a su allier la gaîté au bon goût ; ce sont : i° Les suspects et les fédéralistes, vaudeville en un acte, 1795, in-8° ; 2° Grivoisiana ou Recueil facétieux, 1801, in-8° ; 3° (avec-Etienne), Histoire du Théâtre-Français pendant la révolution, 1802, 4 vol. in-12 ; cet ouvrage, dont le sujet n’est que trop intéressant, est bien écrit et dans un bon esprit ; 4° Chanson pour la naissance du roi de Rome (dans les Hommages poétiques de Lucet). Il a donné à différents théâtres plusieurs pièces, parmi lesquelles on remarque (avec Tinot) George-le-Taquin ou le Brasseur de l’île des Cygnes, la Queue du diable, la Cassette précieuse, ou un, deux, trois, quatre, YIntrigue de carrefour, AI. Crédule, Pataquès, le Pied de mouton, Taconnet, Une demi-heure de cabaret ; il a encore donné, en 1817, un chant funèbre latin, exécuté à Vincennes pour l’anniversaire de la mort du duc d’Enghien. Martainville joignait au talent le courage de l’écrivain, et il est du petit nombre des critiques qui ne craignaient pas de signer leurs jugements quelquefois sévères. Des infirmités précoces, suite d’une jeunesse très orageuse, le forcèrent à se retirer de la carrière il est mort à Sablonville, le 27 août 1830. 11 eût parcouru une carrière bien plus brillante s’il eût eu moins de goût pour les plaisirs et des principes plus assurés sur des points importants.

MARTE, mustela (mam.), genre de mammifères établi par Linné, et placé par Cuvier à la tète de ses carnassiers digitigrades, formant pour M. Is. Geoffroy, sous le nom de mustéliens, la troisième famille de son sous-ordre des carnivores à molaires plus ou moins tranchantes, mais non hérissées de pointes.Chaque mâchoire présente six incisives, deux canines, et parmi les màchelières deux carnassières et deux tuberculeuses mais le nombre des fausses molaires varie quelquefois de quatre à six à la mâchoire supérieure, et de six à huit à l’inférieure, d’où il résulte que le nombre de leurs dents varie de trente-quatre

à trente-huit. Les carnassières ressem-

blent assez à celles des chats, mais les inférieures sont surtout remarquables par un talon assez étendu que présente leur partie postérieure. Les pieds sont courts comparativement à la longueur de leur corps effilé, et terminés chacun par cinq doigts réunis dans une grande partie de leur longueur par une membrane

les ongles sont arqués et très pointus,