Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/18

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rement de quarante pour un. Quoiqu’on y répugne en bien des endroits, à cauſe du travail, il finit penſer qu’on n’a rien ſans peine ; que deux hommes laborieux peuvent fouiller douze à ſeize toiſes par jour ; qu’ils ne s’y refuſeroient pas, ſi quelqu’un les employoit en payant ; pourquoi donc ne le feroient-ils pas, s’ils en ſont encore mieux payés par le profit qu’ils retireroient de leur propre fond ? Il y a des gens entendus & laborieux, qui ayant acheté à bas prix des mauvais fonds, en ont décuplé la valeur par ce moyen, ſe ſont mis à leur aiſe, & ſe ſont même enrichis.

Les pommes de terre, quoiqu’aimant le ſable & le gravier, par la raiſon ſuſdite, exigent pourtant quelque humidité, & réuſſiſſent partout, excepté dans les marécages & lieux qui reçoivent des eaux, qui y peuvent croupir : on devroit donc, ſi on craint que des eaux s’y ramaſſent, choiſir préferablement des terrains un peu en pente, d’où elles peuvent s’écouler, ſur-tout là où on évite la peine de les bien fouiller ; ce terrain léger & un peu en pente, ſeroit d’autant plus néceſſaire, ſi on vouloit planter de bonne heure, parce que ſans cela l’eau des pluyes qui pourroient ſurvenir dans cette ſaiſon & y croupir, les feroient pourrir.

On remarque que les pommes de terre, plantées dans des terrains ſablonneux & avec peu d’engrais, ſont d’une qualité ſuperieure pour le goût, quoique pas d’une ſi grande abondance & rapport.