Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/19

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On a remarqué qu’en en plantant ſur le penchant d’une colline pas trop rapide, en bonne expoſition & de bonne heure, on en peut cueillir déja environ la St. Jaques.

Rien de plus avantageux, & pour la terre & pour ſon produit, que des nouveaux défrichemens, ou les terres non cultivées depuis longues années, des ſiécles même ; les Irlandois qui s’y ſont appliqués depuis deux cents ans, nous peuvent ſervir de guide.

On y employe les plus mauvais marais ; on tire un grand foſſé d’environ ſix pieds de large, pour le principal écoulement ; on diviſe le terrain en carreaux, auſſi de ſix pieds de large ; on laboure, on les ſépare par d’autres foſſés de trois pieds en largeur & en profondeur ; on jette toute la terre de ces foſſés ſur le terrain ; ceux qui ne peuvent ſe procurer du ſable de la mer, ont tant à cœur d’ameublir cette terre, déja légere, qu’ils amaſſent des branches d’arbres, les hachent & les y mêlent : ils continuent ces foſſés pour tout un grand terrain, afin que l’eau s’écoule dans le grand ; le tout ſe fait en automne ; au printemps le terrain eſt deſſéché ; ils le plantent de pommes de terre, & on en tire un produit prodigieux ; après quoi on le réduit, en prez & en champs, qui doivent leur exiſtence pour la plupart aux pommes de terre.

A Zurich, on a eſſayé une méthode un peu differente ; ſur un terrain de cinq mille pieds, ou un huitieme de poſe, on a fait des foſſés dans le marais, on en a tiré la terre, fait vingt-