Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/34

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enſuite peut être mangé, comme s’il n’avoit pas été gelé. On ſait que les haricots ne ſupportent pas le moindre gel ; un jour, au commencement de May, un forte gelée en ayant ſurpris deux carreaux, je les ai fait arroſer largement dans l’inſtant, & ils ont été fort bien rétablis.

Celles qui reſtent en terre après la recolte, ſouffrent moins, ſoit que la terre les en préſerve, ou que les pluyes du printemps les dégêlent de la même maniere, elles repouſſent & ſe propagent, mais ni la qualité ni la groſſeur ne peut atteindre celles des pommes plantées ; on voit même ſouvent pendant trois ou quatre ans de jeunes fruits ſur ces champs recoltés. Auſſi la végétation dans ce fruit eſt ſi forte, que les germes même, venus vers le printemps, & tranſplantés, prennent racine de même, à ce que quelques-uns prétendent, les tiges ſoit pouſſées, provignées en terre ; obſervations curieuſes mais qui ne méritent pas d’être miſes en pratique ; la ſuivante par contre eſt très importante.

Nous avons vû ci deſſus le déſavantage infini qui arrive par ces recoltes tardives ; il ſeroit donc de la derniere importance d’y trouver du remede. Nos connoiſſances préſentes à cet égard étant encore aſſez foibles, nous ne pouvons, ſi nous n’en cherchons pas de nouvelles, n’avoir recours qu’aux moyens ſuivans.

1°. Avoir ſoin de nous procurer des eſpéces hâtives ; les pommes de Jaques, les petites