Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/33

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Il faudroit donc placer ces foſſes, s’il étoit poſſible, ſur une élévation de terrain graveleux, au moins toujours en lieu où on puiſſe empêcher qu’aucune humidité n’y pénétre. Si on ne peut couvrir les pommes de terre de feuillées, de paille ou de planches, afin que l’humidité ne puiſſe percer la terre tirée de la foſſe, dont on la couvrira, du moins il faut toujours avoir le même objet.

Une autre méthode de les conſerver pendant une année & plus, c’eſt en les pelant, les coupant par tranches, & les ſechant au four ; ſans compter l’uſage qu’on en fait pour le pain, parce que j’en traiterai ci-après en particulier, on peut les apprêter également : on voit qu’on employe de cette façon diverſes plantes potageres, pommes d’artichaux, haricots, &c. qu’on ſert ſur les bonnes tables même, ayant été ſechées ; & apprêtées pluſieurs mois après.

On ſait que les pommes de terre gèlent fort aiſément, & qu’on les compte alors perdues : il eſt vrai que ſi le gel les prend dans leur reſervoir, & qu’elles reſtent quelque temps gelées, il n’eſt pas ſi aiſé d’y remédier, que lors qu’on s’en apperçoit d’abord ; en ce cas, on peut les arroſer amplement d’eau froide, qui les degéle, & alors on peut s’en ſervir pour le bétail auſſi bien que des autres. C’eſt le moyen de dégeler tout fruit, en le jettant dans une ſeillée d’eau froide & l’y laiſſant un temps proportionné ; on remarquera que les parties glaciales s’en élévent contre la ſurface & vouloir y former un commencement de glace ; le fruit