Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/50

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très grand, & il eſt ſuivi par un autre en froment qui y eſt proportionné. Voilà donc prouvé que les bleds, loin d'y perdre, gagnent par la culture des pommes de terre, quant au terrain.

Ce que je viens de dire ne regarde que les cultivateurs & du commun, que ſera-ce ſi j'y ajoute ceux des villes & autres qui ne cultivent ni bleds ni pommes de terre, & cependant ſubſtituent de celles-ci aux bleds ? Qu'on ne regarde pas ceci comme une idée chimerique; de peu à peu, tous ceux qui ont goûté le pain mêlé d'un tiers ou d'un quart de pommes de terre, des perſonnes même de condition, l'ont préferé par goût, 3U pain de pur froment ; ce fera donc toujours autant d'épargné de celuici en faveur de ceux qui en achètent; par conséquent, la difette toujours moins à craindre.

B. Il en eſt de même de l'engrais. les bleds n'en ſouffrent point par une diminution, qui en tout cas, ſeroit compenſée, par rapport au ſeul but de l'agriculture, au décuple. D'un autre côté, la quantité même de fumier en augmente d'année en année ſï conſiderablement, que ſi on n'a pour objet que l'augmentation des bons bleds, on ne pourroit mieux ſ'y prendre que de favoriſer au poſſîble la culture des pommes de terre.

Quant au premier point, je crois que perſonne ne peut nier, que de bons & fréquens labours ne faſſent plus proſperer toutes productions de la terre, que l'engrais même. Dans les jardins, cet engrais ne feroit pas tant d'effet ; vu