Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/51

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qu'il eſt bien-tôt épuiſé par ces groſſes plantes ſucculentes, qui ſ'y ſuccédent dans une même année, ſi on n'y étoit toujours la bêche à la main pour remuer la terre. Il y a des pays où on met la charrue juſqu'à quatre & cinq fois ; dans le nôrre, la terre étant plus difficile à travailler, en auroit encore plus beſoin ; ce ſont en partie, ces mêmes travaux plus durs & plus fréquents, qui rendent difficiles ces multiplications de labour : je connois pourtant un cultivateur de condition, qui met la charrue aux champs auſſî ſouvent que poſſible, & ſ'en trouve bien recompenſé, parla qualité & la quantité de ſes bleds. Or un jardin même, n'eſt pas plus ſoigneuſement fouillé, farcie, ameubli, qu'un terrain planté en pommes de terre j en le fouillant même pour les cueillir, on achève de le mettre dans un état parfait; on y feme preſque dans l'inſtant le froment ; dans un pareil champ, la herſe l'enterre au mieux ; les racines prennent partout & peuvent ſe fortifier dans peu de temps; l'hyver n'y fait pas de dégat par le gel, les oiſeaux ne peuvent pas en piller la moitié, comme cela arrive ſouvent ; quel avantage infini pour le froment, &c. pour lequel on craint !

Rendons palpable non-ſeulement le profit du cultivateur, mais auſſî l'augmentation du fumier, par un calcul ſimulé. Poſons qu'il a deux arpens par pie, deux en jacheres, deux en froment, & deux en petites graines, deſquelles nous ne parlerons pas ici, parce que leur ſemaille ne change pas.