Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/58

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d'impreſſion, eſt, qu'elles n'ont rien à riſquer de la grêle. On a beau donner tous ſes foins, à la culture d'un champ de froment, & le voie prêt à l'en recompenſer par une riche recolte, une grêle plus ou moins générale furvient, les eſpérances du cultivateur font ruinées, & il manque de nourriture. les pommes de terre n'en riſquent rien, elles font enfoncées dans la terre ; ſi la grêle ſurvient de bonne heure, les tiges renaiſſent ; vient-elle tard, il n'y a plus de mal, puiſqu'on les coupe ou on les foule exprès ; elles ſeules peuvent en pareils cas ſuppléer aux bleds. le n'héſite point à ſoutenir que dans cette derniere calamité publique, peut-être cinquante mille ſacs de bleds n'auroient pas remplacé les pommes de terre, donc on ſ'eſt nourri & on ſe nourrit encore. Le ſouverain n'ayant pu, malgré ſes ſoins, ſe procurer le ſecours néceſſaire, qu'en feroit-il arrivé, ſi on avoit encore manqué de cet aliment ? ſon cœur auroit ſaigné bien plus encore, en voyant une famine mortelle.

II n'y aura donc pas de négligence à craindre dans la culture des bleds, à moins que le cultivateur ne trouvât plus à les vendre, comme ceci eſt arrivé : j'ai vu la graine d'épautre aux environs de la Capitale, [comptée de même valeur que le froment] à raiſon de L. 5. la coupe d'ici ; en d'autres endroits, à L. 4. ſans même pouvoir en vendre ; alors il ne ſ'empreſſera plus à ſ'appliquer à une denrée qui n'eſt plus néceſſaire pour ſon ménage, qu'il ne peut vendre ni en tirer de l'argent, qui ne lui cauſe