Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

aux véritables pauvres ; cette ſainéantiſe, dis-je, qui entraine à tous les vices, qui ruine le corps, l'ame, les bonnes mœurs ; enfin le bonheur, la liberté, la ſureté de tout un Etat. Si par ce moyen on pouvoit parvenir à déraciner, du moins en partie, ces maux qui gangrènent un Etat, cela ſuffiroit ſeul pour tout tenta:.

Que l'on jette les yeux entr'autres ſur ce que Bomare & Muſtel diſent de l'utilité extrême de cette culture, & combien ils la croyent digne de l'attention de tout Gouvernement; on verra que je ne ſuis pas le ſeul de cette opinion.

Utilité particuliere, pour les hommes. Je ne décrirai pas les diverſes manieres de les apprêter, chacun en uſe ſelon ſon goût. le dirai ſeulement, qu'on les broye dans une eſpéce de cylindre, avec un pilon, ſoit après les avoir bouillies ou fechées, on les mange cuites, à la main ſeules, ou avec du pain, de la viande, du fromage ; du pain, dont nous allons parler, on fait de la ſoupe, on ſ'en ſert comme de celui de bled ; on les fricaſſe avec du beure, on les rôtit ſous la cendre, on les mange en ſalade. Un Medecin célèbre, aſſure dans un ouvrage, que cette ſalade, ſoit pommes de terre avec du vinaigre, eſt le remede le plus efficace contre cette dyſſenterie épidemique, qui eſt fort accompagnée de putridité. Enfin on en fait un uſage ſi général, ſi multiplié, que dans bien des pays on ne peut plus ſ'en paſſer, & on la regarde comme une manne