Page:Erckmann-Chatrian - Histoire d’un conscrit de 1813.djvu/26

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II


C’est le 15 septembre 1812 qu’on apprit notre grande victoire de la Moskowa. Tout le monde était dans la jubilation et s’écriait : « Maintenant nous allons avoir la paix… maintenant la guerre est finie. »

Quelques mauvais gueux disaient qu’il restait à prendre la Chine ; on rencontre toujours des êtres pareils pour désoler les gens.

Huit jours après, on sut que nous étions à Moscou, la plus grande ville de Russie et la plus riche ; chacun se figurait le butin que nous allions avoir, et l’on pensait que cela ferait diminuer les contributions. Mais bientôt le bruit courut que les Russes avaient mis le feu dans leur ville, et qu’il allait falloir battre en retraite sur la Pologne, si l’on ne voulait pas périr de faim. On ne parlait que de cela dans les auberges,