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BIOGRAPHIE ET CORRESPONDANCE

pour rédiger l’Histoire de ces plantes (autant que cela me sera permis, au milieu de tous nos troubles que je vois s’augmenter de jour en jour), et pour occuper le graveur à en terminer les figures, afin qu’au printemps prochain, par la faveur divine, cette Histoire puisse être publiée.

Adieu, illustre Craton. Je te prie de vouloir bien te souvenir de ce que je te demandais dans mes deux dernières lettres.

Bruges, 23 Avril 1567. Ton bien affectionné Carol. Clusius A.


XXII

À Thomas Rediger, à Padoue.


A Thomas Rediger, à Padoue.

S. P. — J’ai été très heureux, cher Rediger, d’apprendre par Materne qu’ayant quitté Bologne, tu étais retourné à Padoue. Il y a sans doute beaucoup de bonnes choses et de la philosophie que les étudiants peuvent apprendre à Bologne ; mais je sais que Padoue est pour cela bien supérieure à Bologne, parce qu’il y a à Padoue un grand nombre de savants, avec lesquels tu pourras discourir avec plus de plaisir et plus de liberté. Je juge que l’Italie est sans doute heureuse, n’étant pas en proie à ces misères que nous supportons chaque jour. Si je n’étais retenu ici par des affaires, je partirais certainement ailleurs, pour ne pas être forcé de voir l’état si malheureux de ma patrie, qui était jadis très florissant. Comme cela ne m’est pas permis, je me contente de mon sort actuel, et je m’abstiens de fonctions publiques, afin qu’autant que me le permettent des affaires privées, je puisse me recréer dans mes études, que j’ai toutes consacrées aux admirateurs des merveilles de la Nature. C’est pourquoi je te prie, dans le cas où tu pourrais m’aider en cela, de ne pas être fâché de me prêter tes bons offices. Les