Page:Ernest Roze - Charles de l'Escluse, 1899.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
79
DE CHARLES DE L’ESCLUSE

XXXVII

Au très Illustre Dr Jean Oberndorffer, médecin des Hauts Personnages de la Province de Styrie, honorable ami, à Grätz.


S. P. — Illustre Oberndorffer, je réponds aux deux lettres que tu m’as écrites les 13 Février et 5 Mars. Je suis fâché d’apprendre que la froideur de la température m’ait empêché de recevoir des pieds de Dentali[1] ; cependant, si on les cultivait avec soin à Lintz, ils pourraient encore arriver assez bien à leur maturité. Mais je désirerais qu’on en recueillît plusieurs pieds et qu’on les conservât là-bas dans le jardin, de façon à ce qu’aux prochaines foires d’automne je pusse encore les recevoir.

Quant aux livres que tu me demandais, je les ai soigneusement recherchés. Il ne reste aucun exemplaire grec et latin de Théophraste ; les œuvres de Franciscus Vallesius ont été éditées en plusieurs parties, les unes dans le format in-4o, les autres in-8o, le reste autrement : c’est pourquoi, comme je ne sais si tu voudrais faire l’acquisition de volumes aussi disparates, je ne les ai pas achetés. La boutique de Deldkiwh, qui met en vente le Thesaurus vitæ humanæ était fermée : j’ai appris qu’il en demande 12 florins. Mais il m’est arrivé mal à propos que, pendant ces foires, alors que je m’étais chargé de beaucoup d’affaires pour rendre service à mes amis, un érysipèle s’est déclaré sur ma jambe droite, si bien que je ne pouvais même plus me tenir sur le pied droit, ce qui m’a obligé forcément à ne pas quitter la maison, contre toutes mes prévisions et malgré mon grand ennui. Pourtant il nous faut supporter avec calme tout ce qui nous est imposé par Dieu.

  1. Petite Liliacée, connue dans les jardins actuels des Amateurs sous le nom de Dent de Chien, et qui est l'Erythronium Dens-canis L.