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BIOGRAPHIE ET CORRESPONDANCE

Ton parent Schelkens ne trouve aucune occasion favorable pour t’envoyer des livres. Mais Hubert Caymotz, marchand de cartes géographiques et de tableaux, qui habite Nuremberg et qui, à ce que je crois, est connu de toi (ainsi qu’il me l’a assuré lui-même), m’a promis de t’envoyer de Nuremberg les livres que tu désires. Je te fais donc adresser par lui, seulement, l’Aristote in-folio qui coûte 6 florins. Quant à l'Ælianus, il ne se trouve pas dans le format in-folio, mais dans un format plus petit. C’est pour cette raison que je ne te l’envoie pas.

Ces jours-ci, j’ai tout à propos reçu d’Italie de la semence de Mandragore que j’avais demandée, car on ne peut se la procurer ici : tu en trouveras cinq graines ci-incluses. Il m’en reste encore un peu plus, dont je dois également distribuer une partie à des amis.

Porte-toi bien, homme très illustre.

Francfort, Calendes d’Avril 1591, du Calendrier Julien,

À toi.Car. Clusius A.


Mais, pendant ce même séjour à Francfort, Charles de l’Escluse continua à faire ses études botaniques, ses cultures, ses visites dans les grands jardins, et s’occupa de préparer la publication de son Histoire des plantes rares, dans laquelle il devait consigner ses Observations déjà publiées sur les plantes d’Espagne, d’Autriche et de Hongrie, en y ajoutant tout ce qu’il pouvait recueillir d’anciens souvenirs ou même d’observations nouvelles. Il y dit, du reste, « qu’en 1591 il relisait cette Histoire pour la faire paraître avec ses corrections et additions (p. 242) ». Mais la préparation de ce très remarquable ouvrage devait lui prendre plus de temps qu’il ne le croyait alors, car il ne fut publié que dix ans après. Les sept Lettres suivantes[1], que

  1. Ces lettres ont été publiées dans le Journal de Botanique (1895) ; les originaux sont conservés dans le Musée Plantin-Moretus à Anvers.