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LES PERSES

Antistrophe I.

Le maître impétueux de la féconde Asie pousse à travers toute la terre un troupeau de guerriers divins. Confiant à la fois en ses fantassins et en les chefs sûrs et fermes de ses vaisseaux, le Roi va, pareil à un Dieu, lui, le mortel, enfant de la race née de la pluie d’or.

Strophe II.

Les yeux dardant le regard sombre d’un dragon meurtrier, héros aux mille bras, prince aux mille vaisseaux, du haut de son char syrien, il pousse contre ceux dont la lance est illustre Arès, armé de l’arc dompteur.

Antistrophe II.

Et nul ne peut briser la force de ce lourd torrent d’hommes ni contenir avec de solides barrières le flot invaincu de la mer ; le choc de l’armée des Perses est insoutenable, et le peuple a l’âme vaillante.

Strophe III.

Mais quel mortel peut éviter la ruse perfide des Dieux ? Qui a le pied assez agile pour la fuir d’un bond rapide ?

Antistrophe III.

Atè, flatteuse et caressante, attire l’homme en ses filets : une fois qu’on s’y est laissé prendre, on ne peut plus en sortir.

Strophe IV.

La volonté antique et fatale des Dieux pousse toujours les Perses vers les guerres qui renversent les tours et vers les mêlées des cavaleries, et vers la dévastation des villes.

Antistrophe IV.

Ils ont appris à regarder d’un regard sûr l’immense pré des flots qui blanchit sous le vent des tempêtes ; et ils se fient à des cordages frêles et à des planches qui enferment des peuples.