Page:Eschyle - Les Perses, 1896, trad. Herold.djvu/19

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II


Les vieillards regardent vers la gauche. Le CORYPHÉE indique le lointain. Puis, tandis que les Choreutes continuent à regarder vers le dehors, il rejoint la litière d’ATOSSA, qui est encore sous la colonnade.

LE CORYPHÉE

Reine, bientôt, à ce qu’il me semble, tu sauras tout avec certitude. Car, à sa rapidité, on reconnaît un Perse en l’homme qui accourt, et qui apporte quelque sûre nouvelle, bonne ou mauvaise.

ATOSSA fait signe de poser la litière. Elle se lève. Les CHOREUTES se rangent sur les marches. — Le MESSAGER entre hâtivement, par la gauche. À la vue de la Reine et des vieillards, il s’arrête, et parle en gémissant.

LE MESSAGER

Ô villes de toute la terre d’Asie, ô terre persique, port immense et plein de richesses ! Comme, d’un seul coup, a péri une éclatante fortune. La fleur des Perses gît, couchée à terre. Hélas, malheur à moi, premier messager de tels malheurs. Et pourtant, il me faut raconter toute notre infortune. Pleurez, pleurez, ô Perses ! L’armée entière des Barbares a péri.

Les vieillards, consternés, restent silencieux d’abord. ATOSSA tombe comme évanouie. Enfin le CHŒUR parle, lentement et gravement.

LE CHŒUR
Strophe I.

Sombre, sombre douleur, imprévue et terrible ! Ah, ah, pleurez, Perses, pleurez, en apprenant un tel malheur !