Ah, ah, une large mer de malheurs a fait éclater ses rivages et a envahi le pays des Perses et toutes les régions barbares.
Et je ne t’ai pas dit encore la moitié de notre malheur. Une autre calamité est tombée sur les Perses, deux fois plus lourde que la première.
Quelle plus grave infortune peut-on imaginer ? Dis pourtant quel est ce nouveau malheur au poids duquel a succombé l’armée.
Tous ceux qui, parmi les Perses, étaient les plus forts, ceux qui étaient les meilleurs par le courage et les premiers par la naissance, ceux qui étaient les plus fidèles au prince, tous ceux-là sont morts honteusement, sous les coups d’une destinée humiliante.
Oh, quelle douleur pour moi ! Triste désastre, amis. Mais dis comment ont péri de pareils hommes.
Une île est dans les parages de Salamine, une île petite, qu’abordent difficilement les navires, et dont Pan, ami des danses, fréquente les rivages. C’est là que Xerxès avait envoyé ces hommes : il pensait que les Hellènes, éperdus et défaits, quitteraient leurs vaisseaux pour se réfugier dans l’île, et nos guerriers, alors, les tueraient