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LES PERSES

Strophe II.

Combien de villes il a prises, sans même avoir passé le fleuve Halys, ni avoir quitté le foyer ; combien de villes au bord de la mer où le Strymon se jette, sur les frontières de la Thrace.

Antistrophe II.

Combien aussi de villes, qui loin de la mer dressaient haut leurs murailles, se soumirent à ce grand roi. Et celles, si fières, du détroit d’Hellé, celles de la Propontide, et celles encore des bouches du Pont.

Strophe III.

Et les îles qui sont près du pays maritime et semblent prolonger la côte : Lesbos, et la terre des oliviers, Samos ; Chios, Paros, Naxos, Mycone ; et celle qui est près de Ténos, celle qui la touche presque, Andros.

Antistrophe III.

Et il conquit les îles de la haute mer : Lemnos et la terre d’Icare, et Rhodes, et Cnide, et Cypre avec toutes ses villes, avec Paphos, Soles, Salamine dont la métropole aujourd’hui cause nos plaintes et nos larmes.

Épode.

Et il soumit à son pouvoir les villes riches et populeuses de l’Ionie, villes qu’habitent les Hellènes : c’est que la force était irrésistible de ses guerriers aux belles armes et de ses alliés, nés dans toutes les races. Et maintenant, c’est notre tour : les Dieux nous infligent les malheurs de la guerre, et nous gémissons d’un grand désastre maritime.

Entre, seul, les vêtements déchirés, pâle et chancelant, XERXÈS. Il s’arrête au fond du théâtre, et parle d’une voix gémissante. En l’entendant, les VIEILLARDS se retournent et ils le regardent avec douleur.

XERXÈS

Oh, malheureux que je suis, moi que vient accabler ce destin odieux, et si imprévu ! Que la fortune afflige cruel-