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LES PERSES

lement la race perse. Que ferai-je, en cette détresse ? Je sens la force de mes genoux qui se dérobe, maintenant que je revois les vieillards de ma ville. Pourquoi, ô Zeus, avec tous mes guerriers disparus dans la mort, ne m’as-tu pas aussi englouti dans la mort ?

LE CORYPHÉE

Hélas, ô Roi, la brave armée et l’illustre honneur de la Perse, et la gloire des guerriers, voici qu’un démon les a moissonnés.

LE CHŒUR
Proode.

La terre natale pleure cette jeunesse tuée par Xerxès, par celui qui jette les Perses dans l’Hadès : que d’hommes sont morts, fleur du pays, que d’archers ! Une race entière de guerriers braves a péri. Hélas, hélas, la bonne armée… Toute l’Asie, Roi de la terre, tristement, tristement tombe sur les genoux.

XERXÈS
Strophe I.

Moi, hélas, lamentable et inutile, je suis né pour le deuil de ma race et de la terre maternelle.

LE CHŒUR

Pour ton retour, voici des pleurs, et voici des cris misérables ; voici le chant morne des pleureurs, voici des sanglots et des larmes.

XERXÈS
Antistrophe I.

Criez vos cris lugubres et lamentez-vous longuement. La fortune ennemie s’est tournée contre moi.

LE CHŒUR

J’ai des pleurs pour le deuil du peuple, et pour les défaites sur mer, et pour la jeunesse perdue. Je crierai mes cris, lourds de larmes.