212 FABLES D'ESOPE
Dit le Malade : « // m'est advis et semble Qu'il m'est tresmal, car je frissonne et tremble.
— Ce n'est que bien y>,ce dit le Médecin. Le jour d'après, que s^approchoit la fin Du patient, luy demanda encores
Quel il estoit, comme il se sentoit ores. <' Helas! dit-il, j'ay un flux trop débile.
— Cela va bien, et vous est fort utile », Ce respondit ce Médecin flatteur. Tantost survint un privé serviteur
Qui demanda au Malade comment Il se portoit. « Helas! mauv aisément, Respondit-il, car il me faut mourir. Combien qu'on dit que je doyve guérir, »
Ainsi plusieurs souvent sont abusés Par tels flatteurs, simulateurs rusés : Qui bien ou mal à l'appétit consentent De ces gents là qui depuis s'en repentent.
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