Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
208
le jardin des plantes.

moderne, comparée à celle de son ancêtre, une élévation très considérable du crâne et un raccourcissement du museau. En présence de ces faits, tous deux d’un si haut intérêt physiologique, l’homme peut se considérer comme imprimant la forme de sa tête aux animaux qu’il s’adjoint dans l’uvre de la conquête du monde : il en fait, s’il est permis de parler ainsi, des autres lui-même, des ministres de son action, comme il est à son tour, dans tout ce qui regarde la fin et le gouvernement de sa planète, l’intendant du très haut.

L’existence du chien démontre que l’homme pourrait appeler à son service d’autres individus parmi cette sauvage famille des carnassiers, sortis, l’écume et le sang à la bouche, des mains primitives de la nature. Le règne animal tout entier doit subir bien d’autres évolutions. Encore éloignée de son terme la création n’est pas plus arrêtée qu’elle ne l’était dans les âges qui ont précédé le déluge. Le progrès a été refusé aux animaux, et c’est la limite essentielle qui les sépare à jamais de l’homme, si par progrès on entend un développement libre et spontané qui naisse de leur propre impulsion. À part quelques légers changemens apportés dans leurs organes par leur position géographique à la surface du globe, les espèces sauvages n’ont guère varié depuis la dernière révolution de la nature. Leurs mœurs sont partout restées les mêmes, uniformes, immobiles. Mais si l’animal n’a pas le progrès en lui-même, il est capable de le recevoir. Son rôle est de participer sans cesse au développement de l’homme et des sociétés. Selon,