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INTRODUCTION
II


recherches méthodiques, la plupart du temps peu connu et souvent tout à fait inexploré.

Particulièrement confuse et redoutable aux historiens est Tépoque qui s’étend des guerres d’Italie à Golbert. Les institutions de cet âge n’ont laissé dans les dépôts publics que des fragments de fonds[1] trop souvent dépourvus d’inventaires. La plupart des archives ou collections particulières, (certaines fort précieuses), sont inconnues aux chercheurs et parfois d’un accès difficile. Bref, le recensement des sources relatives à un groupe de faits, à une institution, à un homme même de cette époque présente, en l’état actuel de la science, des difficultés parfois insurmontables. Faut-il ajouter que bien des ouvrages composés sur cette partie de notre histoire ne font qu’augmenter la confusion générale, trop de textes ayant été publiés sans rigueur, sans critique, sans même qu’on sache si leur recueil est un choix plus ou moins judicieux, une collection née du hasard ou un ensemble complet des documents existants sur telle ou telle question.

Mais de ce que les plus petites monographies sur le XVIe siècle ou le temps de Louis XIII représentent une somme de travail relativement plus considérable qu’une étude sur le moyen âge, il serait illogique de conclure que l’heure n’est pas venue d’entreprendre des dépouillements rationnels et critiques sur cette époque. Les premiers érudits qui se sont attaqués au moyen âge ne se sont pas trou-

  1. On sait qu’avant la fin du règne de Louis XIV la plupart des fonctionnaires considéraient comme leur propriété les papiers relatifs à leur charge. De là vient la dispersion actuelle des documents publics antérieurs à l’époque de Colbert.