Page:Eugène Le Roy - Jacquou le Croquant.djvu/436

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le chevalier se leva en s’appuyant sur les bras de son fauteuil ; puis, s’aidant de sa canne, il passa à la cuisine et appela :

— Holà ! Seconde !

La chambrière, qui était dans la cour, arriva.

— Il te faut faire déjeuner ces deux jeunes gens, tu entends ?

— Bien, monsieur le chevalier.

Et lui, se tournant vers moi, dit en manière d’explication :

— La pauvre Toinette est morte six mois avant ma sœur.

Il resta un moment pensif, et ajouta :


On trouve remède à tout, fors qu’à la mort.

Et là-dessus, il s’assit près du feu, tandis que la Seconde taillait la soupe.

Et lorsqu’elle fut trempée, tandis que nous mangions, le bon chevalier me parlait du temps passé, et prenait plaisir à rappeler ses souvenirs. Il m’entretint longuement du curé Bonal, et finit par conclure ainsi :

— C’était un homme et un prêtre, celui-là ! Aussi les pharisiens l’ont-ils persécuté.

Puis, entre autres choses, il me demanda ce qu’étaient devenus les Nansac. Quand je lui eus dit que tous avaient disparu, hormis la plus jeune demoiselle qui était restée chez sa mère nourrice, il fit :

— Elle saura bien s’arranger :


Belle fille et vieille robe trouvent toujours qui les accroche.