Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/141

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draient à avoir besoin d’avances. L’usage est, en effet, qu’un client peut obtenir, à l’occasion, un prêt double de la somme en dépôt au taux courant du jour, en donnant une simple garantie personnelle, un billet revêtu de son cachet ou de sa signature. En outre, tout déposant peut retirer son dépôt quand il le veut, sans avis préalable, et sans que son argent cesse de lui rapporter intérêt jusqu’au moment du retrait. Enfin, dans le cas de transactions faites avec des individus dont il est peu connu, ou d’une autre province, ce déposant a encore le droit de réclamer la garantie de son banquier. Toutes ces complaisances se payent assurément, mais il n’en est pas moins vrai qu’elles aident à beaucoup d’affaires impossibles autrement. Ainsi pour peu qu’un ouvrier ait eu de l’ordre, il peut se trouver, à l’âge de vingt-deux ans, à la tête d’un capital de 3 à 400 francs au moins, en y comprenant les intérêts, et il a le droit de demander à son banquier de lui en avancer autant. Or, on fait bien des choses en Chine avec 7 ou 800 francs. Il peut encore, s’il a quelque lopin de terre, l’hypothéquer de la façon la plus simple : il remet à son prêteur son titre de propriété, au dos duquel il reconnaît la somme qu’il a reçue, et tout est dit. Il y a aussi les monts-de-piété qui sont tout disposés à lui prêter sur gages, s’il en a, moyennant un faible intérêt de 7 à 8 p. 100 et, bien que ces établissements soient des entreprises particulières sans aucun contrôle, il sait qu’il peut s’y fier. Je ne