Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

parle pas des docks, qui prêtent aussi sur warrants, mais qui n’existent pas dans toutes les provinces, et ne servent d’ailleurs qu’au grand commerce. Enfin, supposons que le jeune homme n’ait absolument rien que son courage et un ami. Il va trouver cet ami et lui dit ce qu’il veut ; l’ami s’adresse à un troisième, ce troisième à un quatrième, et ainsi de suite jusqu’à ce que l’on en ait réuni dix. Le jeune homme, qui fait le onzième, les invite à prendre une tasse de thé chez lui, leur expose ses idées et ses projets d’avenir, et s’ils sont approuvés, les onze amis deviennent onze associés. Toutefois, la société qu’ils fondent n’a pas pour but d’exploiter ces projets en commun. Non ; en général, autant les petites sociétés de deux à huit ou dix individus sont fréquentes, autant les grandes compagnies par actions sont rares ; les Chinois ne les aiment guère. On y perd, disent-ils, son initiative, sa responsabilité, son indépendance et son profit. Dans le cas dont il s’agit, c’est précisément ce qu’il importe de laisser au jeune homme qui s’établit. Ce que l’on se propose, c’est tout simplement de mettre à sa disposition le capital dont il a besoin, et qu’il ne rendra que dans un temps donné, par annuités. Mais comme et motif est trop désintéressé pour déterminer des gens dont le demandeur n’est pas connu à lui venir en aide, les Chinois ont imaginé différentes combinaisons qui, toutes, assurent à chacun des associés non seulement le remboursement de son capital et des intérêts, mais