Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/231

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l'on me donna de l’absence systématique de colonies extérieures. Toutefois, depuis un ou deux siècles, l’esprit public paraît s'être un peu relâché de la sévérité de ces principes.

L’archipel de Chusan compte aujourd’hui plus de 300,000 habitants. L’île de Haïnan est peuplée aussi. Formose elle-même renferme un nombre relativement considérable de Chinois. Mais Haïnan et Chusan ne peuvent pas plus être considérées comme des colonies que Hyères, le mont Saint-Michel ou la Corse. Formose est un peu plus éloignée du continent. Mais si, après y être allé dans le seul but de détruire un des plus importants refuges de pirates malais, le gouvernement chinois y est resté, c’est que les populations indigènes se sont montrées jusqu’à présent réfractaires à toute civilisation et qu’il n’a pas été possible de leur remettre l’administration de leur île. — Sur le continent, la Chine a dû pourvoir aussi à sa sûreté. Après avoir, à plusieurs reprises, refoulé les incursions que les Tonkinois, les Annamites, les Coréens et d’autres peuples faisaient sur son territoire, elle a laissé chez eux des colonies militaires agricoles, qui les ont initiés à la vie sédentaire et à la civilisation : puis elle les a rendus à eux-mêmes, ne se réservant qu’une surveillance et une suzeraineté des moins onéreuses. C’est une œuvre de cette nature qu’elle poursuit au Turkestan et dans les contrées qui la bornent au nord. Peut-être finira-t-elle par les annexer, si les populations le lui demandent, ainsi que