Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/274

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de dessins. Et maintenant, connaissez-vous en Europe beaucoup de villes mieux pourvues que Ouang-Mo-Khi de tout ce qui plaît aux yeux et satisfait l’esprit ? Oh ! je ne veux rien dissimuler ; tout n’est pas absolument à l’abri de la critique dans ce joli village. En regardant de près, on y trouverait sans doute plus d’un désagrément. Le plus grave est, au bout des sentiers, à l’entrée des champs, la présence d’énormes jarres enfoncées en terre et pleines d’engrais liquide déposé là, en attendant. Les Européens, que le plaisir de la chasse amène parfois à Ouang-Mo-Khi, se plaignent que là comme ailleurs du reste, rien ou presque rien ne signale ces maudites jarres. Non pas qu’il s’en émane aucune mauvaise odeur, car elles sont généralement couvertes avec beaucoup de soin de larges feuilles de nénufar afin d’empêcher toute exhalaison, mais c’est qu’il est très facile d’y tomber, quand, entraîné à la poursuite du gibier, on ne songe pas au terrain où l’on marche. Ceux auxquels ce regrettable accident est arrivé ne s’en vantent guère, mais ils en gardent un souvenir implacable et ne le pardonnent pas à la Chine. Quand vous entendez un voyageur grincheux à son endroit, vous pouvez être à peu près sûr qu’il a dû tomber dans une jarre.