Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/278

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ponts de la rivière a été construit à ses frais ; en outre, sa bibliothèque privée est devenue publique et il y a annexé une école dont il a assuré l’existence par une dotation suffisante. Son tombeau est aussi dans notre sépulture, car c’est ici qu’il s’est retiré et qu’il est mort, dans sa maison, entouré de ses enfants presque tous cultivateurs. Nos annales disent que tous les habitants de Ouang-Mo-Khi assistaient à ses funérailles. — Je pourrais encore vous citer plusieurs de nos anciens parents qui feraient très bonne figure à côté de ceux-là, mais tout cela est bien peu digne de votre intérêt. Quel est d’ailleurs l’habitant de notre vallée qui ne puisse vous en dire autant de ses ancêtres ? On se plaît à les rappeler comme on se souvient des heureux moments — de son existence ; mais il faut, pour cela, les avoir vécus. »

— « J’ai dû être, dans une des vies antérieures auxquelles vous croyez, Ouang-Sien-Sen, un des fils de vos Cent Familles, car tout ce que vous me dites de vos aïeux me touche comme si c’étaient les miens. — Hé, Si-Lao-Yé, tous les hommes ne sont-ils pas frères[1] ? — Très bien dit, Ouang-Ming-Tse. Mais, je vous en prie, continuez votre récit. Laissons de côté l’antiquité, et apprenez-moi de quelle façon votre père a pu se tirer d’affaire. — Je vous ai dit, Si-Lao-Yé, qu’il était le quatrième

  1. Traduction du proverbe: Sê hay tche louy, hiay hiong ty. Proverbes chinois, par M. Paul Perny.