Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/327

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frappé. Les pluies prolongées ne durent presque jamais assez pour produire de grandes pertes ; elles trouvent un écoulement suffisant dans les canaux et dans les rivières. Quant aux gelées précoces ou tardives et à la grêle, si les Chinois n’en sont pas encore arrivés à en préserver leurs moissons à l’aide de tentes et de paillassons, comme on le pratique du reste en horticulture pour les bâches et les couches, il ne faudrait point les en défier. Ils l’auraient déjà fait bien certainement si les accidents causés par ces phénomènes climatologiques se produisaient aussi souvent qu’en Europe. En attendant, le même moyen qui leur sert à réparer autant que possible les dégâts des inondations, le repiquage encore, leur sert à réparer ceux de la grêle.


VII


Ainsi, l’eau, la terre et l’engrais d’une part ; le temps, l’espace, le climat et l’outil de l’autre, voilà l’héritage magnifique que les pères de la nation chinoise ont laissé à leur postérité. Car il importe de le bien comprendre : ici, l’homme ne dépend point de ces choses, de ces conditions générales, naturelles, avec lesquelles il doit compter ailleurs bien plus qu’il ne s’en sert et dont il est le plus souvent l’esclave et la victime. Le Chinois les a bien réellement soumises. L’eau court au-devant de ses besoins ; il fait de la terre ce qu’il veut ; il se joue du