Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/64

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Confucius, c’est-à-dire 400 ans avant Jésus-Christ, ce pouvoir absolu a cessé et il est devenu collectif. Le chef de la famille n’en est, pour ainsi dire, plus que le représentant, l’exécutif. Toutes les décisions graves doivent être prises au milieu de la famille assemblée. Confucius prescrit même aux enfants de faire jusqu’à trois représentations à leurs parents lorsqu’ils les voient sur le point de commettre une faute ou une erreur. Ainsi, bien qu’on rencontre encore les anciennes lois dans les livres de la Chine, — car ce n’est qu’avec la plus grande répugnance qu’on y touche pour en retirer ou pour y introduire quelque disposition, — on peut les considérer comme abrogées depuis longtemps par les mœurs. Le père ne peut, seul, prononcer un jugement ; ni seul, célébrer le culte des ancêtres. La mère remplace son mari dans toutes les fonctions, excepté la fonction religieuse. Elle doit cependant, même pour le culte, assister son mari. C’est elle qui lui présente les offrandes dont il doit faire hommage aux ancêtres. Dans l’ancien temps, son concours était, à ce point de vue religieux, indispensable. Aujourd’hui on la remplace souvent par un parent. Mais elle préside, comme son mari, aux assemblées de famille, aux jugements, etc. Impératrice, elle peut devenir régente. L’Empereur, même majeur, continue à lui rendre les mêmes devoirs que chaque Chinois rend à sa mère. Dans la plupart des ménages, c’est la femme qui tient la bourse. Pas de dépenses sans son avis. C’est elle qui, chaque matin, donne à son mari l’ar-