Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/184

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IOKASTÈ.

Es-tu heureux de ces noces, ou malheureux ?

POLYNEIKÈS.

Mes noces sont irréprochables jusqu’à ce jour.

IOKASTÈ.

Mais comment as-tu persuadé à une armée de te suivre ici ?

POLYNEIKÈS.

Adrastos jura ceci à ses deux gendres, à Tydeus et à moi, car celui-ci était mon beau-frère, qu’il nous ramènerait l’un et l’autre dans notre patrie, et moi d’abord. Beaucoup de chefs Danaens et Mykènaiens m’accompagnent, m’apportant un triste secours, mais nécessaire, car je mène une armée contre ma patrie. Mais j’atteste les Dieux que c’est contre mon gré que j’ai fait la guerre à des parents très chers. Il t’appartient, ô mère, de mettre fin à ces maux, en réconciliant des frères chers l’un à l’autre, en me délivrant de mes peines ainsi que toi-même et la Ville entière. Il y a une parole antique et très-connue, que je dirai cependant : les richesses sont ce qui existe de plus honoré par les hommes ; elles possèdent la plus grande puissance entre toutes les choses humaines. C’est à cause d’elles que je viens ici, conduisant d’innombrables lances ; car, pauvre, un homme de bonne race n’est plus rien.

LE CHŒUR.

Voici Etéoklès qui se rend à la réconciliation. Ton devoir, mère Iokastè, est de parler de façon que tu réconcilies tes fils.