Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/242

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ANTIGONÈ.

Quel est cet oracle ? Vas-tu annoncer de nouveaux malheurs ?

OIDIPOUS.

Je dois mourir en exil, à Athèna.

ANTIGONÈ.

Où ? Quelle tour Attique te recevra ?

OIDIPOUS.

Le sacré Kolônos, demeure du Dieu qui fit le cheval. Mais, allons ! Conduis ton père aveugle, puisque tu désires être la compagne de son exil.

ANTIGONÈ.

Partons pour ce malheureux exil. Donne ta chère main, mon vieux père ! Je te dirigerai, comme le vent qui pousse les nefs.

OIDIPOUS.

Voici que je pars, fille ! Conduis mes pas, ô malheureuse !

ANTIGONÈ.

Je suis, je suis très malheureuse entre toutes les vierges Thèbaiennes !

OIDIPOUS.

Où poser mon vieux pied ? Donne-moi un bâton, ô fille !

ANTIGONÈ.

Ici, ici, viens ! Pose le pied ici, père, toi dont les forces sont un songe.