Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/297

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LE CHŒUR.
Strophe.

Ô Terre, ô Rayon de Hèlios qui illumines toutes choses ! regardez, voyez cette misérable femme, avant qu’elle porte sur ses fils une main parricide et sanglante. Ils sont issus de ta race d’or, Hèlios, et il est horrible que le sang des Dieux soit versé par les hommes ! Ô divine Lumière, arrête, réprime-la ! Chasse des demeures cette misérable Érinnys sanglante envoyée par les Daimones funestes !

Antistrophe.

En vain tu as porté, en vain tu as enfanté cette chère race, ô toi qui as franchi le détroit inhospitalier des Symplégades bleues ! Malheureuse, quelle cruelle colère s’est emparée de ton cœur et y fait succéder la fureur du meurtre ? C’est une souillure fatale aux mortels que le sang des proches répandu sur la terre, et c’est à cause du parricide que de justes calamités font divinement irruption dans les demeures.




1er ENFANT.

Malheur à moi ! Que ferai-je ? Où fuirai-je la main de ma mère ?

2e ENFANT.

Je ne sais, très cher frère ! nous périssons !

LE CHŒUR.

Entendez-vous, entendez-vous la clameur des enfants ? Ô misérable, ô malheureuse femme ! Entrerai-je dans la demeure ? Je chasserai la mort loin de ces enfants.