Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/319

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LA NOURRICE.

Elle veut mourir ; elle s’abstient de nourriture pour en finir avec la vie.

LE CHŒUR.

Il serait étrange que ceci plût à son mari !

LA NOURRICE.

Elle cache son mal ; elle nie qu’elle soit malade.

LE CHŒUR.

Mais n’en est-il pas certain, en regardant son visage ?

LA NOURRICE.

Il n’est pas ici ; il est loin de cette terre.

LE CHŒUR.

Mais toi, que ne te sers-tu de la violence, afin de connaître son mal et la cause de sa démence ?

LA NOURRICE.

J’ai tout tenté, et rien ne m’a servi. Cependant, je ne renoncerai point à ma sollicitude, et tu peux rester et être témoin de ce que je suis pour ma malheureuse maîtresse. — Allons ! ô chère enfant, oublions toutes deux ce que nous avons déjà dit. Apaise-toi, dissipe la tristesse de ton front et de ta pensée ; et moi, laissant les voies où je t’ai suivie à tort, je te dirai de meilleures paroles. Si tu souffres de quelque mal caché, voici des femmes qui tenteront aussi de calmer ta douleur. Si ton mal peut être révélé à des hommes, parle ! afin qu’on le fasse