Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/344

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rapide tu es partie pour le Hadès. Hélas ! hélas ! hélas ! que ces maux sont lamentables ! Cette vengeance des Daimones me poursuit depuis longtemps, à cause des fautes d’un de mes aïeux.

LE CHŒUR.

De tels malheurs, ô Roi, n’arrivent pas qu’à toi ; et, de même que beaucoup d’autres, tu as perdu une épouse illustre.

THÈSEUS.

Je veux descendre sous la terre, dans les ténèbres souterraines ! Je veux être mort dans l’obscurité, puisque je suis privé de ta très chère vie ! car, bien plus que toi-même, c’est moi que tu as perdu ! Par qui apprendrai-je d’où vient la révolution mortelle qui est entrée dans ton cœur, ô femme ? Quelqu’un me dira-t-il ce qui s’est passé, ou ma demeure royale renferme-t-elle vainement une foule de serviteurs ? Hélas sur moi, malheureux, à cause de toi ! Quel deuil je vois dans mes demeures, que je ne puis ni dire ni supporter ! Je suis perdu ! ma maison est vide, mes enfants sont orphelins !

LE CHŒUR.

Tu nous as quittées, tu nous as quittées, ô chère, ô la meilleure des femmes qu’ait vues la lumière de Hèlios et Sélana qui illumine la nuit étincelante ! Malheureux ! quelle calamité sur ta demeure ! Mes paupières s’emplissent de larmes répandues sur ta destinée ; mais je suis épouvantée du malheur qui va s’en suivre !

THÈSEUS.

Ah ! que veulent dire ces tablettes suspendues à sa